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#301 2013-09-13 18:41:56

clicou
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Bonjour ^^ J'ai découvert il n'y a pas longtemps ton histoire et j'adore ! J'aime beaucoup tes personnages ainsi que le principe des petits "épisodes" ^^. Les histoire se finissent rapidement mais ont toutes plus ou moins un lien.
Serait-il possible que tu me préviennes quand il y a la suite ? *regard de chien battu*

En tout cas bravo c'est vraiment agréable à lire ^^


Présente très sporadiquement ... comme beaucoup j'imagine
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#302 2013-09-14 01:12:39

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Bienvenue Clicou Catitiz_PDT_12

Merci beaucoup pour tous ces gentils remarques et commentaires :D

Pas besoin de faire un regard de chien battu, je te l'aurai proposé ;) Du coup, je te note "d'office" dans ma micro liste de personnes à contacter ^^ (en passant : tu préfères que je te prévienne sur le jeu ou le forum ?)


Vous aimez les histoires fantastiques? Venez lire ceci ;) Bonne lecture ^^
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#303 2013-09-14 20:11:11

clicou
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Re: Les Histoires des Ténèbres

sur le jeu ^^
merci beaucoup ^^


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#304 2013-09-15 00:49:27

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Ok, c'est noté ;)
Pas de quoi, merci à toi de passer par là Catitiz_PDT_12


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#305 2013-09-15 01:42:01

morgane81
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Si tu veux éditer tes histoires, tu peux aller sur kindle qui se trouve sur amazon.  Tu arranges un peu le tout et tu le vends en livre électronique.  Les redevances sone de 30% à amazon et 70% pour toi.  Va voir.  Je t'en parle car, j'ai toujours voulu savoir cela et maintenant que je le sais,quand je vois une personne prometteuse, je lui en dis quelques mots.  Catitiz_PDT_12   Tu fais ce que tu veux de cette information.  Je suis celle qui écrit "le cycle des quatre dragons!!

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#306 2013-09-15 13:51:55

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Merci beaucoup pour l'info Morgane ;)

Niveau arrangement, c'est déjà fait dans ma version "normale" (donc avec mise en page d'un vrai livre, mais ça ne se voit pas avec celle du forum) ^^

Merci aussi pour le "personne prometteuse", ça me fait très plaisir Catitiz_PDT_12

J'avais vu ton histoire, mais j'avoue ne pas encore avoir eu le temps de la lire, j'y remédierai quand j'aurai le temps ^^'


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#307 2013-09-16 01:05:28

morgane81
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Mon premier livre est sur kindle aussi  :  le cycle des quatre dragons  tome 1  la prophétie à 3,16$.  Il est aussi écrit sur le forum mais, pour la mise en page moi aussi je trouve trsite qu'on ne peut pas l'incorporer.  Catitiz_PDT_04

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#308 2013-09-16 13:09:03

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Oui, c'est dommage qu'on ne puisse pas utiliser les balises pour mettre notre texte "normalement" Catitiz_PDT_25

Dernière modification par ultimecia (2013-09-16 13:09:31)


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#309 2013-09-25 10:27:13

vega1
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Bonjour,

J'ai enfin trouvé le temps de lire le nouveau chapitre. Tu nous a gâtés cette fois, il est très long. J'espère que Cirié sera vite guéri.

J'ai bien aimé ce chapitre, et j'attends le prochain avec impatience.

Bisous et à bientôt.

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#310 2013-09-25 13:03:56

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Coucou Vega ^^

Oui, cette fois, vous avez été gâté(e)s xD
Ne t'inquiète pas pour Cyrié, il se remet toujours vite ;)

Juste un truc:

vega1 a écrit:

J'espère que Cirié

Là, je vais pleurer Catitiz_PDT_38

Dernière modification par ultimecia (2013-09-25 13:04:54)


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#311 2013-09-28 18:56:29

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Et voilà, encore une fois, voici votre suite Catitiz_PDT_12


Une famille (suite)


2 – Au mauvais moment


    Plusieurs semaines s’étaient écoulée depuis que Cyrié avait été blessé par le ver des sables, son aile avait donc eu tout le temps dont elle avait eu besoin pour se régénérer. A moins d’avoir rencontré le vampire durant sa convalescence, il était totalement impossible de savoir qu’il en avait temporairement été privé. Ultimécia et son compagnon passaient toujours autant de temps ensemble, à la différence qu’à présent, ils se permettaient des moments un peu plus intimes – mais en prenant constamment garde à ne pas aller trop loin ; ils ne voulaient surtout pas que le vampire appose ça marque sur la jeune femme.

    Une nuit, il était encore tôt, mais le Fenryl d’Or était, étrangement, déjà fermé. Mais il en fallait plus pour retenir Cyrié, qui se faufila sans aucun problème à l’intérieur. Contrairement à l’extérieur, venteux, frais et humide, il y faisait bon. Même sans feu dans la grande cheminée, l’atmosphère était toujours chaleureuse et agréable. Santanas et Millénias étaient assis, côte à côte, devant l’une des tables rondes, couverte de feuilles en tous genres. Ils semblaient très sérieux.

— Déjà fermé ? salua l’intrus, en les faisant sursauter.
— Oh ? Oui. Inventaire et comptes aujourd’hui. Tu n’as pas vu le mot sur la porte ? répondit le démon.
— Si, mais, je n’ai pas vraiment fait attention.

    Maintenant qu’on lui faisait remarqué, il se rappela avoir vu un message accroché à l’entrée de la taverne. Seuls les mots Fermeture exceptionnelle et Inventaire lui revenaient à l’esprit, l’immortel n’avait pas pris la peine de lire d’avantage la missive : elle lui avait appris que personne ne viendrait les déranger, Ultimécia et lui. Il avait senti la présence des Triplés, au grand complet, mais le fait que les deux jeunes hommes se trouvent là, eux aussi, ne lui posait aucun problème. Il les appréciait – même s’il n’avait toujours pas d’affinité particulière avec l’ange, qui se méfiait toujours autant de lui – et savait qu’ils ne lui causeraient pas d’ennuis, et, au besoin, l’aideraient en cas d’attaque de chasseurs de primes. Cyrié était tout à fait capable de se battre seul, mais il en avait assez d’avoir constamment à combattre.

— Ulti n’est pas avec vous ? reprit le vampire, tout en connaissant la réponse à sa question.
— Elle se repose. Elle a passé toute la journée à faire l’inventaire et a commencé les comptes toute seule, on vient juste d’arriver. Elle était crevée.
— Tu m’étonnes, plaisanta l’immortel.

    Les frères de la jeune femme avaient fait de leur mieux pour venir rapidement, mais chacun avait subit quelques imprévus qui les avaient largement retardés.

— Hey, attends ! Où tu vas, là ? interpela Millénias en voyant le vampire se diriger vers la partie privée de la taverne.
— Je vais la voir.
— On t’a dit qu’elle se reposait, tu ne vas pas la réveiller quand même ?
— Elle ne dort pas là.

    Les réactions de l’ange amusaient beaucoup Cyrié. Même depuis la salle principale, le vampire pouvait entendre le cœur de sa dulcinée, et ce dernier lui attestait qu’elle ne s’était pas encore endormie. Elle était au calme, oui, mais toujours éveillée. Millénias ne voulait pas s’énerver et n’insista pas d’avantage. De toute façon, il ne retiendrait pas le vampire s’il décidait de rejoindre sa bien-aimée, alors, à quoi bon perdre du temps en essayant de lui faire obstacle ?
    L’immortel entra doucement dans la chambre de sa dulcinée, en la saluant de façon tout aussi apaisante. Elle était déjà confortablement installée sous ses draps.

— Déjà couchée ?
— Oui, j’ai beaucoup bossé aujourd’hui.
— C’est ce que m’ont dit tes frères. Il y a une petite place pour moi ? ajouta Cyrié, avec un grand sourire.
— Oui, bien sûr.

    La jeune femme se recula légèrement et écarta doucement les draps, pour accueillir son bien-aimé. Il ne mit pas longtemps à la rejoindre. Dès qu’il fut allongé à ses côtés, Ultimécia se blottit dans ses bras. Elle aimait tellement le parfum qu’il dégageait… Elle inspira au maximum pour en savourer chaque fragrance. Son compagnon sourit et lui embrassa les cheveux, tout en lui caressant le dos.

— Mmh ? Tu m’as l’air bien tendue toi, remarqua-t-il.
— C’est possible, oui. J’avais un peu mal au dos à force.
— Tu aurais besoin d’un bon massage. Tourne-toi.

    Sa bien-aimée s’exécuta immédiatement. Les massages de Cyrié étaient toujours si agréables ! Un vrai délice. La jeune femme s’allongea sur le ventre, et son compagnon s’agenouilla au-dessus d’elle. Ses mains, si fortes et pourtant si douces et délicates, se promenèrent le long du dos et des épaules d’Ultimécia. Quel plaisir ! Elle se sentit immédiatement mieux.

— Mais comment tu fais pour que tes massages soient toujours aussi bons ? questionna-t-elle, à demie enivrée de bien-être.
— Ca, c’est un secret. Allez, détends-toi, tu l’as bien mérité.

    Dès qu’un vampire entreprenait quelque chose, il y parvenait sans aucune difficulté, et avec une facilité et une perfection déconcertantes. Mais il émanait également quelque chose de ces créatures de la nuit, qui attirait à eux toutes les personnes qui les entouraient. Que ce soit leur façon de se mouvoir, de parler, le timbre de leur voix, leur physique, parfait en tout point, leur parfum… Absolument tout était fait pour séduire leur entourage mortel. Cela tenait de la nature propre des vampires.

— Ca va mieux ? questionna l’immortel après un long moment.
— Oh, oui…

    Discrètement, Cyrié fit glisser ses mains sous le haut de la jeune femme, qui frémit. Le vampire continua ses massages… Qui finirent par se transformer en caresses. Ses mains se perdirent sur le ventre et la poitrine de sa bien-aimée, et il se rapprocha un peu plus d’elle, lui déposant un nouveau baiser au creux de l’oreille.

— Tu fais quoi là ? l’attira-t-elle, sur un ton sans équivoque.
— Je connais un autre moyen pour finir de te détendre, lui susurra son compagnon.

    Ultimécia sourit, et se retourna doucement, se retrouvant ainsi face à lui. Il passa les bras sous ses épaules, ils échangèrent un long regard amoureux, puis une pluie de baisers, les mains du vampire explorant les courbes du corps de la jeune femme. Soudain, elle étouffa un petit rire et le repoussa un peu.

— Non, attends, on ne peut pas faire ça, mes frères sont juste à côté.
— Et alors ?
— Tu imagines s’ils débarquaient, là ?
— Mais non, ils sont trop occupés pour venir, là… Et puis, on ne fait rien de mal, continua Cyrié, en l’embrassant à nouveau.

    Pendant ce temps, Santanas et Millénias, qui étaient loin de se douter de ce qu’il se passait un peu plus loin, révisaient les comptes de la tavernes. Les deux jumeaux remuaient et vérifiaient tous les papiers empilés sur la table, dans un ordre pour le moins chaotique. Ils étaient manifestement à la recherche de quelque chose. Ils s’arrêtèrent en soupirant, embêtés de ne pas réussir à mettre la main sur la feuille qu’ils cherchaient. Puis, les deux frères échangèrent un regard : ils n’en avaient aucun envie, mais ils allaient être obligés de demander l’aide d’Ultimécia.
    On frappa à la porte de la chambre de la jeune femme, puis, celle-ci s’ouvrit doucement.

— Désolé de te déranger, mais il nous manque la facture de… Cyrié !!! hurla Santanas, en apercevant le couple.

    Le vampire était allongé sur la sœur du démon, dans les bras l’un de l’autre, sa veste, ses armes, ainsi que le haut de la jeune femme, reposant au sol, à côté du lit. Le fantôme avait interrompu quelque chose… Qu’il aurait préféré ne jamais voir. Il était fou de rage.

— Toi, tu viens avec moi, et tout de suite !!! vociféra-t-il, à l’encontre du buveur de sang.

    L’immortel et sa compagne échangèrent un regard un peu gêné, mais très complice, puis rirent discrètement, en détournant la tête. La réaction du démon les amusait, mais le lui montrer n’aurait pas été une bonne idée, il était déjà suffisamment énervé. Cyrié déposa un baiser sur le front d’Ultimécia, puis se leva. Au moment où il allait récupérer ses affaires, il fut interrompu par un nouvel ordre de Santanas.

— Tout de suite, j’ai dit !
— J’arrive, j’arrive.

    Cyrié arrêta son geste, laissant sa veste au sol, et s’éloigna de sa dulcinée. Il ne se pressait pas beaucoup pour obéir, ce qui était loin de ravir son ami. Le vampire retourna dans la salle principale de la taverne, talonné de près par Santanas.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? questionna Millénias, qui avait entendu les hurlements de son frère, et à qui son expression de fureur n’avait pas échappé.
— Il se passe que ce cher Cyrié était en pleine action avec Ulti quand je suis arrivé.
— Quoi ?!

    Et voilà, les deux jumeaux étaient en colère après le buveur de sang. Lui, au contraire, trouvait la situation cocasse et ne prenait plus la peine de le dissimuler.

— C’est bon, calmez-vous, on ne faisait rien de mal.
— Rien de mal ?! Non mais, tu te fous de moi ?! Je sais très bien ce que j’ai vu !
— Et bien non, justement. On ne faisait rien.
— Mais oui, bien sûr, je vais te croire !
— Oh, Santa… soupira Cyrié, avec un sourire, et en levant les yeux au ciel. Crois-moi, si on l’avait fait, tu le sentirais.
— Tu espères vraiment me faire croire ça ? pesta Santanas. Je croyais que je pouvais te faire confiance !
— Bien sûr que tu peux.
— La preuve que non, dès qu’on a le dos tourné, tu en profite pour lui sauter dessus !
— Arrête un peu, tu sais bien que je ne suis pas comme ça…
— Je ne sais plus ce que je dois croire, maintenant !
— Santa, pour la énième fois, on ne faisait rien.
— Ca, c’est juste parce que je vous ai interrompu !
— Non. Même si tu n’étais pas venu, on ne serait pas allé plus loin. Il ne s’est jamais rien passé et il ne se passera jamais rien, ajouta le vampire, en perdant sa bonne humeur.
— Et pourquoi ? Ulti n’est pas assez bien pour toi peut-être ?!
— Alors toi, tu n’es pas croyable ! D’abord tu m’engueules parce que tu crois qu’on couche ensemble, et maintenant, c’est parce que je te dis que ça n’arrivera jamais ?!
— N’inverse pas les rôles, ce n’est pas moi qui suis en tord !
— Moi non plus.
— Cyrié, tu étais allongé sur elle ! Tu ne vas me dire que c’est elle qui t’a forcé quand même ?!
— Bien sûr que non.
— Alors, arrête de dire que ce n’est pas vrai !!!
— Combien de fois est-ce que je vais devoir te le dire ? On ne faisait absolument rien !

    Santanas se retint de le frapper. Sa rage avait atteint un point tel qu’il valait mieux ne plus l’énerver d’avantage. Cyrié aussi commençait à en avoir assez. D’après lui, rien de ce que le démon avait vu ne justifiait en rien une réaction aussi vive. En général, il n’avait aucun mal à rester maître de lui-même, mais ce sujet sensible le touchait beaucoup trop pour y parvenir.

— De toute façon, je ne vois pas en quoi ça te regarde !
— En quoi ça me regarde ?! Non, mais, tu imagines un peu ce qu’il se passera si tu la mets enceinte ?! reprit le démon, en essayant de se ressaisir un peu.
— Alors ça, aucun risque, répondit l’immortel, amèrement, en détournant la tête.
— Mais oui, bien sûr ! Tu es si parfait que tu peux tout contrôler, même ça ?! Arrête de te foutre de moi !!!
— Santa, tu es vraiment chiant là !
— C’est moi qui suis chiant ?! C’est toi qui fait des horreurs et qui, après, n’a même pas le courage d’assumer !
— Arrête un peu, tu ne sais même pas de quoi tu parles !
— Ah non ? Parce que tu crois vraiment que si tu lui fais un enfant, tout va se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes ?! Qui va être là pour la protéger tous les jours ?! Toi peut-être ?!!!
— Rah, Santa… ! Ca n’arrivera jamais, c’est tout !
— Et comment tu peux en être aussi sûr ?!
— Parce que je suis stérile ! Ca te va ?!

    Sur ces mots, Cyrié soutint quelques instants le regard de son ami, avant de se retourner, dans un mélange de rage et de tristesse. Soudain, un étrange silence s’installa. Cette révélation avait totalement désarçonné les deux jumeaux, qui ne s’étaient absolument pas attendu à ce genre d’aveux. Alors les vampires n’étaient pas si parfaits ?!

— Ha, première nouvelle ! ironisa le démon.
— Oh, Santa… !
— Et comment je peux te croire avec toutes les conneries que tu racontes depuis tout à l’heure ?!
— Santa, il te dit la vérité.

    Ultimécia s’était rhabillée et se tenait contre le cadre de la porte menant à la partie privée de la taverne. Son expression triste, douloureuse et compatissante laissait à penser que les paroles qu’elle venait de prononcer étaient bel et bien vraies.

— Forcément, tu es de son côté toi ! pesta Santanas.

    Puis, il quitta la pièce, bousculant sa sœur au passage. Elle jeta un long regard à son compagnon, qui le lui rendit, avant de se détourner à nouveau en soupirant.

— J’y vais, averti la jeune femme, avant d’emboîter le pas du fantôme.

    Cyrié se dirigea vers la chaise que son ami avait occupé, quelques minutes plus tôt, puis s’assit, un coude sur la table, la tête posée dans le creux de la main, les yeux fermés. S’entendre prononcer ces mots une nouvelle fois lui avait fait autant de mal que lorsqu’il l’avait avoué à sa compagne. Passer ainsi de la colère à la profonde tristesse ne faisait que la rendre encore plus intense. Millénias resta un instant silencieux, à contempler le vampire. Après ce qu’il venait de se produire, la rancœur qu’il éprouvait pour lui s’était temporairement atténuée.

— Qu’est-ce que tu voulais dire, tout à l’heure ? « On le sentirait » ?

    Cyrié hésita à répondre. Il tourna les yeux vers l’ange. Pouvait-il vraiment lui faire confiance. Ils ne s’appréciaient pas, mais c’était l’un des frères d’Ultimécia, et le vampire savait pertinemment que s’il arrivait quelque chose à sa dulcinée, lui aussi ferait tout ce qu’il faudrait pour l’aider.

— Si j’avais fait ce qu'il pensait avec elle, je lui aurais laissé une marque, que tout le monde pourrait sentir. Un peu comme des pouvoirs, vraiment très puissants, sauf qu’au lieu de te dire « Tiens ? C’est un ange ou un démon », ça aurait été « Tiens ? Cyrié est passé par là »… Je ne lui ferai jamais une horreur pareille.

    Tous les deux restèrent ensuite silencieux, se jugeant du regard. Le vampire était-il réellement sincère ? Millénias était-il prêt à le croire ? Ou allait-il s’entêter et s’énerver, lui aussi ? Soudain, un bruit de verre cassé retentit, immédiatement suivit d’un cri bref. Les deux hommes se précipitèrent vers la source de ces bruits.
    Au bout du couloir privé de la taverne, sur la droite, une porte était ouverte. Lorsque Cyrié et Millénias pénétrèrent dans la pièce, ils virent la trace d’un liquide sur le mur et de nombreux éclats de verre, juste à côté de l’entrée. Ultimécia se tenait tout près, le visage dans une main, les larmes aux yeux. Santanas, quant à lui, était au milieu de la salle, qui servait vraisemblablement la réserve au bar, son expression de fureur toujours présente sur son visage. Le vampire accourut devant sa dulcinée.

— Ulti !
— Attention aux bouts de verre, sanglota-t-elle.
— Ne t’inquiète pas pour ça, fais voir.

    Il lui releva doucement la tête, lui écartant la main. Une grande et profonde entaille lui balafrait la pommette.

— Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?

    Ultimécia resta silencieux, fuyant le regard de son compagnon et de son frère. Elle semblait presque coupable. Le buveur de sang observa un peu la scène et crut comprendre :

— Il t’a jeté une bouteille dessus ?

    Sa bien-aimée acquiesça d’un léger signe de tête.

— Non mais ça ne va pas !!! hurla Cyrié à son ami.
— Santa, mais qu’est-ce qu’il t’a pris ?! lui reprocha son propre frère.
— Oh, ça va ! Elle ne l’a même pas touchée…
— Et ça, elle se l’est fait toute seule peut-être ?! ragea le vampire en désignant la blessure de sa bien-aimée.
— Ce n’est quand même pas de ma faute si elle s’est pris un éclat quand la bouteille a explosé !
— Et elle a explosé toute seule peut-être ?!
— Oh, tu peux dire quelque chose, toi !

    L’immortel amorça un mouvement pour rejoindre le démon, mais Ultimécia l’en empêcha.

— Cyrié, non ! l’implora-t-elle, en plaçant sa main libre sur la taille de son compagnon.

    Ce geste n’était que symbolique, mais il suffit à le retenir. Il tourna les yeux vers elle. Immédiatement, son expression passa de la colère à la compassion et à l’inquiétude.

— Toi, la trainée, on ne t’a rien demandé, rugit le revenant, entre ses dents serrées.
— Oh !!!
— Santanas !!! hurla l’ange.

    Ces mots secouèrent la jeune femme, qui faillit se mettre à pleurer. Cette fois, sous le choc, elle ne réagit même pas quand le vampire commença à avancer, fou de rage.

— Cyrié, tu peux soigner Ulti ? lui demanda Millénias, sur un ton qui sous-entendait plus un ordre qu’une interrogation.

    Coupé dans son élan, le vampire s’arrêta et se retourna vers sa dulcinée.

— Oui… répondit-il, renfrogné, après un instant.
— Alors, allez-y, je m’occupe du reste.

    Le couple ne réagit pas immédiatement, mais finit par se diriger vers la porte. Le vampire fusilla le démon du regard.

— Tu ne vas quand même pas les laisser seuls, tous les deux ?! pesta Santanas, outré.
— Si ! Il faut bien que quelqu’un la soigne, on ne peut pas la laisser comme ça quand même !

    La blessée et son bien-aimé sortirent de la pièce, et rejoignirent la chambre d’Ultimécia, mais son compagnon pouvait toujours entendre l’échange qu’avait les jumeaux.

— Non mais ça ne va pas ?!
— Quoi ?
— Tu vas beaucoup trop loin là !
— Moi, je vais trop loin ?! Après ce qu’ils ont fait ?!!
— Rien de ce qu’elle pourrait faire ne justifie que tu te comportes ou que tu lui parles comme ça !
— Non mais attends là,…

    Cyrié préféra ne plus les écouter, cela n’aurait fait que l’énerver à nouveau. Il fit donc en sorte de ne plus les entendre – un énorme avantage que possédaient les vampires : ils avaient une ouïe phénoménale, mais ils pouvaient choisir d’entendre ou non ce qui les entourait, ou juste les paroles des personnes qu’ils désiraient. Le buveur de sang fit asseoir Ultimécia sur son lit. Elle avait les larmes aux yeux et peinait à les retenir. Cyrié en oublia sa colère. Sa bien-aimée était blessée et sur le point de pleurer, il devait s’occuper d’elle avant tout. La jeune femme évitait de croiser son regard, elle savait que dans le cas contraire, ses larmes se mettraient à couler. Lui, scrutait son entaille, à la recherche d’éventuels éclats de verre. Heureusement, il ne semblait pas y en avoir. Etre en présence de ce sang, si délicieux, ne lui posait plus autant de problèmes. Depuis qu’il y avait goûté, cette nuit de pleine lune, où il l’avait attaquée, la tentation était moins forte – l’excitation de la découverte de son goût et de ce qu’il contenait avait disparue après tout. Il avait donc demandé à Ultimécia si elle voulait bien l’aider à la combattre, en le mettant, de temps en temps, en contact avec quelques gouttes de son sang. Plus le temps passait, plus le couple renouvelait l’expérience, avec des quantités légèrement plus grandes.

— Ne bouge pas, lui murmura le vampire.

    Il se lécha le pouce et le passa lentement sur la blessure de sa dulcinée. La douleur s’estompa instantanément, et le saignement s’arrêta. La jeune femme ne fut pas surprise, le buveur de sang avait déjà utilisé cette technique pour soigner certaines blessures. D’après ce qu’il lui avait expliqué, la salive de vampire était un excellent antiseptique, antidouleur, et cicatrisant. Par reflexe, elle leva la main pour se toucher la joue, mais s’arrêta avant d’y parvenir, appuyant sa bouche contre ses doigts.

— Ca va aller ? s’inquiéta Cyrié.

    Ultimécia hésita avant d’agiter discrètement la tête. Elle voulait le rassurer, mais sentait que ses larmes étaient sur le point de lui échapper. Désolé pour elle, son compagnon lui attira la tête contre son torse et posa la joue sur ses cheveux. Sa bien-aimée éclata en sanglots. Son frère, qu’elle aimait tant, avait été si dur avec elle ! Aussi bien par ses paroles que par ses actes.
    Après plusieurs minutes, quelqu’un frappa doucement à la porte, puis Millénias entra dans la chambre.

— Comment ça va ?
— Ca pourrait être mieux… répondit Cyrié, pour sa compagne.

    L’ange approcha lentement de sa sœur, et examina sa blessure.

— Tu ne lui as pas mis de pansement ?
— Non, j’ai fait ce que je pouvais, mais il faudrait que tu complètes.
— Que je complète ?
— Les vampires ne sont pas vraiment fait pour soigner, soupira l’immortel.
— Oh…

    Millénias plaça donc la main au-dessus de l’entaille de la jeune femme, et utilisa ses pouvoirs pour achever le travail. Dès qu’il eut terminé, Cyrié lui tendit de petits pansements. D’où venaient-ils ? L’ange était persuadé de ne pas les avoir vus quelques secondes plus tôt. Pendant qu’il lui prodiguait les derniers soins, le buveur de sang caressait l’autre joue d’Ultimécia, l’autre main posée sur ses jambes.

— Et Santa ?
— Il est encore dans la réserve, il réfléchit un peu à ce qu’il vient de se passer.
— Pff…
— Il ne faut pas trop lui en vouloir, reprit Millénias. Ce n’est pas pour l’excuser, rien ne justifie ce qu’il a dit ou fait, mais… Disons qu’il a des circonstances atténuantes.
— Lesquelles ?
— Nos parents se sont fait tuer parce que leur couple était différent, comme vous. De nous trois, c’est lui qui en a le plus souffert, alors… Il a juste peur que ça recommence… Il ne veut surtout pas qu’un autre enfant vive la même chose…
— Sauf qu’on n’en aura jamais…
— Moi, je veux bien te croire, mais lui… Il va lui falloir un peu de temps, ça a remué trop de mauvais souvenirs là.
— Mmh…

    Une fois sa blessure totalement soignée, Ultimécia se blottit contre son bien-aimé. Sa nuit aurait pu être si agréable, dans ses bras… Comment les choses avaient-elles pu dégénérer à ce point ? En y repensant, la jeune femme sentit à nouveau les larmes couler le long de ses joues.


(pour la petite mention en italique entre " ", j'ai dû modifier le texte original pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes, mais je pense que vous vous douterezde ce que j'ai remplacé ^^')

La suite dans 2 semaines :D

Dernière modification par ultimecia (2013-10-12 15:32:26)


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#312 2013-09-29 00:15:33

clicou
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Re: Les Histoires des Ténèbres

et flûte de dois réécrire mon message ...

Coucou
Merci de m'avoir prévenue ^^

La pauvre Ulti son frère n'a pas été tendre avec elle... J'aime mieux Millénas dans celui-là il parait plus sympathique ^^ Et je me demande comment va évoluer le couple Cyrié/Utimécia...

J'ai hâte d'avoir la suite ^^
Bisous


Présente très sporadiquement ... comme beaucoup j'imagine
Des mâles pleins de couleurs

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#313 2013-09-29 01:26:54

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Ah? Plantage :s?

Pas de quoi, c'est normal ^^

J'avoue, Santanas a "très légèrement" pêté les plombs sur ce coup-là ^^' En même temps... Millénias est toujours assez froid envers Cyrié, ça lui fait du bien de passer un peu moins pour le méchant pour une fois xD (oui, oui, c'est à lui que ça fait du bien Catitiz_PDT_27 )

Pour le couple Cyrié/Ulti... Il va falloir attendre un peu pour savoir comment ça évolue ^^ (je ne voudrais quand même pas vous gâcher les futures surprises Catitiz_PDT_29 )

Merci d'être passée et d'avoir laissé un petit mot (tout gentil en plus, merci pour ça aussi) ^^


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#314 2013-10-07 11:42:53

vanouloup
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Kikou je viens de découvrir ton histoire j'ai tout lu direct pas pu m'arrêter....Catitiz_PDT_10  mais maintenant il me tarde la suite Catitiz_PDT_27 y'en a une hein Catitiz_PDT_12  hors de question qu'elle tombe dans l'oubli Catitiz_PDT_13 promis Catitiz_PDT_24

Dernière modification par vanouloup (2013-10-07 11:43:34)


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#315 2013-10-07 13:15:04

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Bienvenue Vanouloup ;)

Merci beaucoup Catitiz_PDT_12
Ne t'inquiète pas, elle est encore en cours d'écriture ;) En fait, j'ai mon petit fichier Word, qui progresse... Comme il peut (le pauvre :,( ), et je mets un chapitre ici toutes les 2 semaines (3 si j'ai galéré pour écrire et que le dernier chapitre que je vous ai mis était long ^^')

Donc, prommis, ça ne tombera pas dans l'oubli ^^

(Tu voudras que je te prévienne quand je poste la suite?)


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#316 2013-10-08 20:55:55

vanouloup
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Je veux bien merci beaucoup Catitiz_PDT_03


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#317 2013-10-09 01:07:55

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

C'est note ;)


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#318 2013-10-10 14:13:49

vega1
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Bonjour,

Tu nous gâte en ce moment, de longs chapitre et la promesse d'un autre bientôt.

Pauvre Ulti, et cette fois c'est son frère qui est méchant avec elle. Espérons qu'il va comprendre la situation...

Est-ce qu'ils n'ont pas de petite copine eux ? Et, finalement, ils sont toujours occupés, mais qu'est ce qu'ils font "officiellement" ? Je ne me souviens pas de l'avoir lu.

Bonne soirée

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#319 2013-10-10 14:26:52

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Coucou Vega ;)

Oui Ulti est gâtée: d'un côté, elle sort avec un (ex?)dangereux vampire, de l'autre, elle a 2 frères ultra protecteurs... Elle n'est pas forcément aidée avec tout ça ^^'

Millénias et Santanas, avoir des petites copines ? Et bien... La réponse est prévue dans le "tome 3 des Histoires des Ténèbres" (mais comme là, le 1er n'est pas tout à fait au 1er tiers... xD) Santanas en a une depuis... Pas longtemps après avoir été tué (quelle ironie! Il se met en couple après être mort xD) et Millénias, il en aura une un peu plus tard. Par contre, aucune des deux n'apparaîtra dans ce "tome" ;)

Pour leur boulot "officiel"... Ca n'a pas encore été mentionné, ne t'inquiète pas, tu n'as rien raté ou oublié ;) Donc on a :
Ulti
--> gérante, barmaid et serveuse au Fenryl d'Or (ça lui prend trop de temps pour faire autre chose)

Santa
--> bosse dans un groupe d'intervention (je ne donne pas trop de détails là-dessus, il fera quelques apparitions "professionnelles" un peu plus tard ;)), peut être appelé en renford pour la défense des Enfers, donne de temps en temps un coup de main à Ulti (et anciennement prof pour shummis dans le monde des humains, mais maintenant que ce n'est qu'un fantôme, il se contente d'aider de temps en temps d'autres prof)

Millénias
--> un peu comme son frère en fait (pure coïncidence de leur part xD) : peut être appelé en renford pour la défense des Cieux, prof pour shummis aux Cieux, mais les surveille quand ils sont envoyés dans le monde des humains, et donne de temps en temps un coup de main à Ulti

Voilà, je pense avoir répondu à tes questions Catitiz_PDT_12


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#320 2013-10-10 21:17:59

vanouloup
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Bonsoir,
Vu que tu répond à quelques questions puis-je me permettre de te demander si on reverra les 2 petits Shummis?
(Je les ai trouver trop mimi et très courageux malgré tout.....)
Voili voilou Bonne soirée


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#321 2013-10-10 22:42:26

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Coucou Vanou ;)

Bien sûr, pose toutes les questions que tu veux ^^ J'essayerai d'y répondre sans vous donner trop d'infos sur ce qui apparaitra plus atrd (ce serait dommage de vous gâcher le suspens :,( )

Pour les shummis, en fait... Ils ne reviennent pas dans la suite (normalement ^^'), ils me servaient surtout d'intro pour faire arriver Cyrié ^^'

Tu n'es pas la 1ère à me le demander, donc... Je commence à me dire qu'il faudrait que je trouve au moins une petite histoire à ajouter avec eux xD
(Dans ce qui sera le "tome 3" avec toutes les histoires annexes: passés de certains personnages, petites anecdotes supplémentaires, etc... ;))


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#322 2013-10-12 15:29:34

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

*2 semaines plus tard* (oh la vache, déjà OO?!)

Une famille (suite)

2 – Au mauvais moment

3 – Une bonne famille


    Comme prévu, l’entaille que Santanas avait provoquée au visage de sa sœur avait guéri très rapidement, et n’avait laissé absolument aucune trace. Le démon, après avoir retrouvé son calme, s’en voulait de la lui avoir causée et lui avait présenté de plates excuses, ainsi qu’à Cyrié. Tous deux lui avaient pardonné et évitèrent d’être à nouveau aussi intimes lorsque Santanas ou Millénias se trouvait à proximité.
    Un soir, de nombreux clients se trouvaient au Fenryl d’Or. L’excellente réputation de la taverne expliquait le fait qu’elle ne soit jamais vide. Un homme, vêtu d’une longue veste noire, le visage dissimulé par une large capuche, était assis au bar, devant un verre qu’il ne buvait pas, et discutait discrètement avec Ultimécia, jusqu’à ce que, soudain, la porte d’entrée s’ouvrit, laissant place à une enfant. Elle ne portait qu’un pyjama et semblait totalement paniquée et apeurée. Son regard, empli de larmes, passait frénétiquement d’un client à l’autre. Un silence pesant et effrayé s’abattit sur la taverne. Dès qu’il l’aperçut, l’homme sursauta en retenant son souffle, et se précipita vers elle.

— Andora, mais qu’est-ce que tu fais là ? s’inquiéta-t-il, agenouillé devant l’enfant.
— C’est maman… Et… Et papa… Et, il y avait des bruits bizarres, et… bafouilla-t-elle, sans réussir à mettre de l’ordre dans ses pensées.
— Attends, attends, calme-toi. Tu es toute seule ?
— Oui…
— Et comment tu es arrivée ici ?
— C’est maman. Elle est venue dans ma chambre et elle m’a dit qu’elle m’envoyait près de toi, et que tu serais là, et que… Et que je devais faire ce que tu disais.
— Il y a des problèmes à la maison ?
— La porte a fait un grand bruit, et après, maman elle est venue, et il y avait des monsieurs qui criaient avec papa et après, il y avait des bruits bizarres, et maman, elle avait peur, et… commença à nouveau à paniquer la petite fille.
— Hey, du calme.

    L’homme tenta de la rassurer en lui caressant la joue. Les larmes de l’enfant s’étaient mises à couler, mais elle parvint à s’apaiser légèrement. La présence et le contact de l’adulte qui se tenait devant elle semblait la tranquilliser. Il regarda par-dessus son épaule et sollicita l’aide d’Ultimécia.

— Tu peux t’occuper d’elle ? Il faut que j’aille voir ce qu’il se passe.
— Heu, oui, d’accord.

    Normalement, elle n’avait pas le droit d’autoriser la présence d’enfants s’ils n’étaient pas accompagnés, mais les circonstances qui l’avaient amenée ici pouvaient justifier une petite entorse à ce règlement.

— Merci. Andora, tu vois la dame là-derrière ? reprit-il en désignant la gérante. Elle s’appelle Ultimécia. Je la connais bien, tu peux lui faire confiance. Elle va s’occuper de toi jusqu’à ce que je revienne, d’accord ?
— Non, ne me laisse pas toute seule ! implora la fillette, en s’agrippant à l’homme.
— Hey, tu ne seras pas toute seule, elle sera là. Mais moi, il faut que j’aille chez toi, tes parents ont peut-être besoin d’aide.
— Je veux venir avec toi alors !
— Non, ça peut être dangereux.
— Mais…
— Ta maman ne t’a pas dit que tu devrais faire ce que je te dirais ?
— … Si…
— Je te promets que je reviens le plus vite possible.

    L’enfant n’eut d’autre choix que d’acquiescer. Cyrié lui passa la main dans les cheveux pour la rassurer, puis partit en vitesse.

    Lorsqu’il arriva chez les parents de la petite fille, le vampire sentit immédiatement que des chasseurs de primes s’étaient trouvés là très peu de temps auparavant. Il se concentra pour repérer les pouvoirs qu’ils avaient utilisés pour quitter les lieux, ce qui lui permit de savoir quel clan avait attaqué ses amis. Ensuite, l’immortel se dirigea vers la porte d’entrée. Elle était légèrement entrouverte, ce qui n’était pas bon signe. Une forte odeur de sang titillait l’odorat de Cyrié. Le battement d’un cœur arrivait jusqu’à ses oreilles… Un seul ?
    Sans faire un bruit, le vampire pénétra dans l’habitation. Grâce à ses dons, il y parvint sans toucher un seul objet, il ne fallait surtout pas qu’on puisse savoir qu’il était venu, sans quoi, c’est lui qu’on accuserait, et non pas les vrais coupables. Tout le long du petit couloir, les meubles, les objets qui y étaient entreposés, ainsi que les tableaux aux murs, tout avait été dévasté et brisé. Des pas ensanglantés traversaient le corridor, de l’escalier qui faisait face à l’entrée, jusqu’à la porte que Cyrié venait de franchir. Une ouverture dans la paroi de droite donnait sur la salle à manger. Le vampire le savait, l’un des parents d’Andora se trouvait là, et il était encore en vie.
    Le désordre qui régnait dans la pièce était encore plus chaotique que dans le couloir. Le combat avait dû être très acharné. Un grand et lourd vaisselier, en bois massif, avait été renversé au sol. Quelqu’un avait été piégé sous son poids.

— Oh non, souffla Cyrié, en se précipitant auprès du malheureux, tout en dévoilant son visage.

    Il s’apprêta à soulever le meuble, mais son ami l’arrêta.

— Ne fais pas ça ! tenta-t-il de crier, le souffle coupé.
— Je ne peux pas te soigner tant que tu es là-dessous !
— Non… Il n’y a plus rien à faire… haleta le blessé.

    Le vampire ne voulait pas l’admettre, mais ces paroles étaient vraies. Même de là où il se trouvait, il pouvait sentir l’ampleur des blessures du père d’Andora… Les lésions internes de l’homme étaient bien trop graves pour qu’il y survive. Si le vaisselier ne faisait pas pression sur ses blessures, il serait déjà mort.

— Comment tu as… su ?
— Andora.
— Elle va bien ?
— Oui, ne t’inquiète pas, elle est en sécurité avec Ulti.

    Ces paroles semblèrent rassurer l’ami de Cyrié.

— Tu veux bien f… Faire quelque chose… Pour moi ?
— Bien sûr.
— Occupe-toi d’elle… Le temps de lui… Trouver une nouvelle famille…
— Quoi ?! Mais, n… Non, je ne peux pas faire ça ! Tu imagines un peu…
— … Cyrié, s’il-te-plaît ! Il ne faut pas qu’elle aille chez nos familles !… Sinon, ils vont... C’est la dernière chose que je te demanderais !
— D’accord, d’accord, je m’occuperais d’elle, mais calme-toi, céda et le conjura le buveur de sang.

    S’énerver comme il le faisait ne faisait qu’aggraver les blessures du mourant. Sa famille, tout comme celle de sa femme, leur avaient tourné le dos depuis longtemps. Si elles obtenaient la garde d’Andora, elle finirait inévitablement par croire en tous les mensonges qui lui seraient racontés, et, elle aussi, renierait ses propres parents.

— Merci… Je te fais confiance… Je sais que tu lui trouveras une… Une bonne famille…, s’apaisa le blessé, avec un sourire.

    Malgré cette expression chaleureuse, le vampire ne put s’empêcher de s’attrister. Il sentait les forces de son ami le quitter. Il n’avait pas parlé de son épouse, savait-il déjà qu’elle avait quitté ce monde ? Mais si ce n’était pas le cas… ? L’annonce de cette nouvelle l’achèverait…

— Je suis vraiment désolé…
— Désolé de… Quoi ?
— C’est à cause de moi s’ils vous ont attaqués…
— Non… Ne t’en veux pas… Nous, on… On a toujours été heureux… D’ê… D’être am…

    Les yeux du blessé se voilèrent, ses muscles se relâchèrent, et Cyrié n’entendit plus le cœur de son ami continuer à battre. Il baissa la tête, les yeux fermés, et réfréna ses larmes. Après de longs instants à éviter son ami du regard, le vampire finit par se lever en soupirant. Il avança vers le couloir qu’il avait quitté un peu plus tôt, puis hésita. Le pied de l’escalier qui menait à l’étage était souillé par une grande flaque de sang. Les empreintes qui se dirigeaient vers l’entrée de la maison provenaient de là. Il savait qu’il le regretterait, mais l’immortel avait besoin de voir… De savoir… Il commença à monter les marches, mais, arrivé à mi-hauteur, s’arrêta en se retournant, le souffle coupé devant la vision d’horreur qui s’offrait à lui : un morceau des vêtements de son amie, la mère d’Andora, avait été arraché et enroulé autour de sa gorge, la retenant étroitement contre la rambarde, et une profonde blessure lui barrait tout le ventre, libérant ainsi une partie de ses organes. Les yeux exorbités de la défunte laissaient à penser que ça mort n’avait, malheureusement, pas été instantanée. Cyrié eut encore plus de mal à retenir sa tristesse. Cette image serait gravée dans sa mémoire à jamais.

    Au Fenryl d’Or, les discussions avaient repris, mais beaucoup moins nombreuses et bruyantes qu’avant l’arrivée de l’enfant. La fillette était assise au bout du bar, juste devant la porte qui menait à la partie privée de la taverne. Ultimécia l’y avait installée, avec un verre de lait, parfumé à la fraise. De là où elle se trouvait, la jeune femme pouvait s’assurer qu’aucune personne malveillante ne tentait de l’approcher. Soudain, un homme se tint tout près d’elle, entièrement vêtu de noir, le visage masqué par sa grande capuche. Aucun client ne l’avait vu entrer, mais tous avaient remarqué sa main, posée dans le dos de l’enfant. Les conversations s’estompèrent à nouveau. Qui était-ce ? Quelles étaient ses intentions envers la petite fille ? S’il tentait quoique ce soit, personne ne le laisserait lui faire de mal. Ultimécia aussi avait repéré ce geste, mais elle n’avait pas réagi… Peut-être ne présentait-il pas de danger ? Ce que tout le monde ignorait, c’est que, malgré sa capuche, elle reconnaissait immédiatement son compagnon, et ce, au moment-même où il entrait dans la taverne. Il caressait doucement le dos de sa petite protégée. Elle leva les yeux vers lui, très inquiète.

— Tu as vu papa et maman ?
— Oui… Il faut que je te parle, répondit gravement le vampire. Je peux avoir une chambre s’il-te plaît ? demanda-t-il à Ultimécia.
— Oui…

    Normalement, la jeune femme n’était pas autorisée à laisser un homme seul prendre une chambre avec une enfant s’ils n’étaient pas parents, mais, encore une fois, elle pensait pouvoir faire une exception. Elle prit donc une clé derrière le comptoir et la donna au vampire, qui se retourna vers Andora.

— Tu viens avec moi ? l’invita-t-il, en masquant sa tristesse.
— On rentre à la maison ?
— Non, pas tout de suite.
— Où on va alors ?
— On ne va pas loin, juste à l’étage.

    La petite fille hésita un instant en regardant sa boisson.

— Je peux prendre mon verre de lait ? finit-elle par demander.
— Oui, bien sûr.

    Cyrié aida la petite à descendre de son tabouret, lui donna son verre, qu’elle tint soigneusement devant elle, en prenant garde à ne pas le renverser, puis, le vampire la poussa légèrement pour l’inciter à avancer.

— Hey… souffla Ultimécia, les yeux pleins d’inquiétude.

    Elle n’avait pas besoin de prononcer un mot de plus, l’immortel sut parfaitement ce qu’elle voulait savoir. Pour seule réponse, il balança discrètement et tristement la tête de gauche à droite. Immédiatement, l’expression de la jeune femme se fit douloureuse et compatissante. La petite orpheline et son nouveau gardien s’éloignèrent du bar.
    A l’étage supérieur, une clé tourna dans une serrure, une porte s’ouvrit, un homme s’introduit dans la chambre, rapidement suivi par une enfant. Dès qu’ils furent entrés, l’adulte verrouilla à nouveau l’entrée, se dirigea vers la seule fenêtre de la pièce, ferma les volets, puis revint auprès de la petite fille. Il reprit doucement le verre de lait qu’elle tenait, et le posa sur la table de chevet. Ensuite, l’homme souleva Andora, l’assit sur le bord du lit, et retira sa capuche. Même s’il tentait de la cacher, son visage, à présent visible, exprimait beaucoup de tristesse et de désarroi. Les moments qui allaient suivre ne seraient plaisants, ni pour elle, ni pour lui.

— Andora… J’ai… Une mauvaise nouvelle à t’annoncer…

    Puis, il lui raconta ce qu’il s’était passé, sans, toutefois, donner trop de détails. Elle n’en avait pas besoin, et cela ne ferait que la perturber d’avantage.

    Quelques heures s’écoulèrent avant que quelqu’un ne vienne frapper à la porte de la chambre. Cyrié, qui savait déjà qui il s’agissait de sa bien-aimée, déverrouilla la porte, la laissa entrer, puis, tourna à nouveau la clé derrière la jeune femme. Il ne voulait pas que quelqu’un d’autre vienne les déranger.

— Comment ça va ? s’inquiéta Ultimécia.
— Elle s’est endormie en pleurant, soupira le vampire.
— Qu’est-ce qu’il va lui arriver maintenant ?
— Elle va venir vivre avec moi pendant quelques temps… Le temps de lui trouver une bonne famille d’accueil.
— … Avec toi ?... Heu, ne le prends pas mal, mais… Tu es sûr que c’est une bonne idée ? se soucia la jeune femme, en ne sachant pas comment lui poser cette question sans le blesser d’avantage.
— Non, je sais… Je ne voulais pas au début, mais… C’était la dernière volonté de son père, je ne pouvais pas dire non quand même ! rétorqua tristement Cyrié.

    Son ton faisait penser qu’il cherchait à s’expliquer, mais aussi, à trouver un soutien, quelqu’un pour lui dire qu’il avait bel et bien fait ce qu’il fallait. La perte de ses amis et ses nouvelles responsabilités envers leur fille l’avaient plus troublé que ce qu’il laissait croire, Ultimécia pouvait s’en rendre compte à présent.

— Et toi ?
— … Comment tu veux que ça aille ? C’est à cause de moi si…
— Qu’est-ce que tu racontes ? Ce n’est pas de ta faute !

    Le vampire peina à répondre. Il regarda la petite endormie, et sembla perdu dans ses pensées, puis, baissa la tête en soupirant.

— C’est uniquement parce qu’on était amis que les chasseurs de primes ont attaqué… Si on ne s’était pas connu, il ne se serait rien passé, et Andora aurait encore ses parents…
— Tu sais, en amitié, c’est comme en amour, il faut être deux pour que ça marche. Ils savaient très bien les risques qu’ils prenaient en devenant ami avec toi, mais ils les ont acceptés. Tu n’as rien à te reprocher.
— Si seulement ça pouvait être aussi facile à croire…

    Cyrié détourna tristement la tête. Malgré les paroles réconfortantes de sa bien-aimée, il ne pouvait s’empêcher de se sentir responsable de ce qui était arrivé à ses amis. Ultimécia l’enlaça. Elle aurait voulu faire plus pour le soulager de sa peine et de sa culpabilité, mais elle savait que, dans l’état actuel des choses, rien ne pourrait l’aider. Le vampire lui rendit son étreinte et plongea le visage dans les cheveux de la jeune femme. Sentir celle qu’il aimait entre ses bras l’apaisa légèrement, mais lui rappelait également qu’elle aussi risquait sa vie, jour après jour, pour rester avec lui. Il suffirait de peu pour qu’il la perde à son tour. Il redressa un peu la tête et soupira une nouvelle fois.

— Quand on est un vampire et qu’on se lie avec des mortels, on a beau savoir qu’on finira par les perdre, à un moment ou à un autre… On ne peut jamais vraiment s’y préparer…

    Des larmes de sang lui remplirent les yeux. Cyrié avait de plus en plus de mal à les retenir. Voir son ami mourir sous ses yeux, son épouse pendue et éventrée, la petite orpheline au comble du désespoir… Et Ultimécia… Sa si précieuse Ultimécia… Un jour, elle finirait par subir le même sort… Certains auraient trouvé ironique qu’un vampire, qui avait tué autant d’innocents que lui, soit aussi affecté par la mort de deux personnes, mais ce n’était que la preuve qu’il avait bel et bien changé.

    Le lendemain, Andora se trouvait toujours au Fenryl d’Or. Cyrié l’y avait laissé en demandant à Ultimécia de s’occuper d’elle durant la journée. La pauvre petite dormait, si le vampire l’avait touchée à ce moment-là, il l’aurait réveillée. Elle avait eu tant de mal à trouver le sommeil qu’il n’avait pas eu le cœur à la tirer de ses rêves. De plus, il avait beaucoup de choses à préparer pour l’arrivée de l’enfant. Ultimécia n’avait pas vu d’objection à ce qu’Andora reste dans la chambre. Elle avait conseillé au buveur de sang de fermer la porte à clé, de cette façon, personne ne pourrait venir la déranger. La tenancière possédait un passe-partout qui lui permettait de s’assurer que la petite fille ne manque de rien en attendant le retour de son nouveau gardien.
    Peu de temps après la tombée de la nuit, un léger bruit métallique retentit. On ouvrait le verrou de la porte. Bien que le visage de l’homme, qui entra dans la pièce, soit dissimulé sous une large capuche, Andora le reconnut immédiatement, se leva du lit, sur lequel elle était restée recroquevillée toute la journée, et courut vers lui. Il eut tout juste le temps de repousser la porte, en dévoilant son visage, et de se baisser pour accueillir l’enfant au creux de ses bras, avant qu’elle ne le percute. La petite n’avait pas cessé de pleurer durant la journée, et ses larmes avaient redoublé à la vue de Cyrié. Elle se blottit contre lui et s’agrippa à sa veste.

— Hey… Du calme, je suis là, murmura le vampire pour réconforter Andora, tout en lui caressant le dos.

    Sa petite protégée ne répondit pas et se serra encore plus fort contre lui.

— Je suis désolé de ne pas être resté aujourd’hui… Ultimécia s’est bien occupée de toi ?

    Toujours aucune réponse, juste de violents sanglots.

— Viens, on va partir d’ici. Je t’emmène avec moi, reprit Cyrié sur un ton plus grave.

    Cette fois, l’enfant acquiesça, d’un petit signe de tête contre le torse glacé de l’immortel. Il se releva, portant la petite fille dans ses bras, referma le verrou de la porte et se dirigea vers le lit. Il déposa la clé de la chambre sur la table de chevet, puis disparut, avec Andora, dans un tourbillon de flammes.
    Ils réapparurent au Désert des Dam-nés, devant la grotte dans laquelle le vampire habitait. Le visage plongé dans la veste de son protecteur, l’enfant ne remarqua pas la lumière ambiante. Cyrié la porta jusqu’à sa chambre. Il avait pris soin de la sécuriser en renouvelant les enchantements qui maintenaient les tiroirs et armoires fermées, mettant ainsi ses armes et poisons hors de portée de la petite fille. Le vampire l’installa confortablement sous les couvertures du lit. Il était déjà tard pour une enfant aussi jeune, elle aurait déjà dû être en train de dormir. Lorsqu’il commença à s’écarter, Cyrié sentit qu’on le retenait. Andora s’agrippait fortement à sa veste et le regardait avec des yeux pleins de larmes, suppliants. L’immortel, d’abord surpris, s’attendrit et sourit pour la rassurer, tout en s’approchant à  nouveau d’elle.

— Ne t’inquiète pas, je reste là. On va rester tous les deux maintenant… Et Ultimécia viendra de temps en temps pendant la journée, d’accord ?

    La petite hocha la tête. Elle avait eu peur que Cyrié ne la laisse seule, lui aussi, la promesse qu’il venait de lui faire de ne pas repartir la tranquillisa.

— Essaie de dormir, je ne bouge pas de là.

    Andora tombait de fatigue, elle n’eut donc aucun mal à trouver le sommeil. Le vampire s’assit par terre, juste à côté du lit. Il passa toute la nuit à son chevet, à regarder la petite fille en lui caressant les cheveux et en songeant aux moments à venir. Lui qui avait définitivement renoncé à l’idée d’avoir des enfants, le voilà à présent en charge d’une orpheline. Même si ce n’était que temporaire, elle allait avoir besoin de lui, il ne devait donc prendre aucun risque pendant les prochains temps.
    Lorsqu’Andora se réveilla, le lendemain, le vampire se trouvait toujours auprès d’elle, la tête posée sur le bras, au bord du lit. Son autre main reposait sur l’oreiller, au-dessus de la fillette. Il avait tenu sa parole et ne l’avait pas quittée. L’enfant se glissa un peu plus près de lui, elle se sentait rassurée.

    Pendant les jours et les nuits qui suivirent, les choses se déroulèrent telles que Cyrié l’avait prédit : il veillait sur le sommeil d’Andora, et Ultimécia le relayait durant la journée. La petite fille profitant du grand et confortable lit du vampire, ce dernier dormait sur son canapé ou en travers du trône, creusé dans la roche, juste en face de l’entrée de sa chambre. Même si l’espace dont elle disposait n’était que très étroit, cela n’empêchait pas l’enfant de rejoindre son protecteur durant son sommeil. Cyrié, comme tous ses semblables, n’appréciait pas d’être réveillé lorsqu’il dormait, et risquait de devenir très agressif, mais il réalisait très vite qu’Andora était la responsable, il gardait donc son calme et se rendormait immédiatement – durant la journée, les vampires ne pouvaient pas lutter contre le sommeil ; à l’instant-même où le soleil faisait son apparition, une force extrêmement puissante endormait les buveurs de sang et les obligeait à demeurer dans cet état, à moins que leur vie ne soit mise en danger.

    Il fallut près d’une semaine, après l’assassinat ses parents, pour qu’Andora recommence à parler et à sourire timidement. Ce soir là, elle dormait déjà lorsqu’Ultimécia rejoignit son compagnon. Lui, était encore confortablement allongé en travers de son trône, l’air soucieux.

— Et bien ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ? s’inquiéta la jeune femme.

    Cyrié se redressa et fit signe à sa bien-aimée de s’installer sur ses genoux.

— Je viens d’apprendre que… c’est après-demain, l’enterrement des parents d’Andora… J’hésite à lui en parler... Ce n’est pas un endroit pour une enfant de quatre ans !
— Oh… soupira la mortelle, compatissante.

    Elle savait très bien que, même s’il le cachait, cette nouvelle attristait son bien-aimé et lui rappelait la culpabilité qu’il ressentait.

— … Tu devrais quand même lui dire… Qu… Quand nos parents sont morts, ils ont été enterrés dans le plus grand secret, même nous, on ne nous a pas mis au courant… Et je peux te dire que ça nous a beaucoup manqué… On n’a pas pu leur faire nos adieux… On a été obligé de se battre pour savoir où ils étaient, mais… Même si maintenant, on sait où ils sont, ce n’est pas la même chose… C’est comme si on avait raté quelque chose de vraiment important… Et… On ne pourra jamais le rattraper…

    Plus Ultimécia parlait, plus les larmes lui montaient aux yeux. Visiblement, elle avait beaucoup souffert de ne pas avoir eu la possibilité d’assister à leurs obsèques. Cyrié n’y avait pas pensé jusqu’à présent, mais la remarque de sa bien-aimée lui rappela qu’elle ne devait pas avoir plus de six ou sept ans lorsqu’elle avait, elle aussi, perdu ses parents. La jeune femme était bien placée pour comprendre ce que traversait Andora. Le vampire, désolé de l’avoir amenée à reparler de ce moment douloureux, enlaça tendrement sa dulcinée.

— Comment je vais pouvoir lui dire ça… ? soupira l’immortel, comme absent.
— Je crois qu’il n’y a pas de bonne façon de le faire…
— …

    Durant toute la nuit, Cyrié appréhenda la discussion qu’il aurait, le lendemain, avec sa petite protégée. L’atmosphère était pesante et lourde de chagrin jusqu’au levé du soleil. Le vampire pensait à Andora, à ses amis défunts, à Ultimécia, qui ne laissait jamais transparaître le vide qu’avaient laissé ses parents… Oh, que les choses étaient faciles lorsqu’il ne se souciait que de suivre ses instincts et de protéger ses congénères ! Aucun remords, aucune culpabilité, aucune tristesse…

    Le lendemain, Cyrié observa la fillette. Elle s’amusait avec les chiots Basker et semblait presque heureuse. Cela ne lui simplifierait pas les choses…

— Andora… l’appela-t-il.
— Bonjour Cyrié ! répondit-elle avec un sourire.

    Mais le visage du vampire, lui, était très sombre. La petite fille courut vers lui et remarqua son expression.

— Qu’est-ce qu’y a ?
— Il faut que je te parle de quelque chose… De très important.

    L’immortel s’agenouilla devant l’enfant, en évitant de croiser son regard. Il lui fallut encore quelques instants pour trouver le meilleur moyen d’aborder le sujet qui lui torturait l’esprit depuis la veille.

— … Est-ce que… Tu sais ce que c’est qu’un enterrement ?
— Nan.
— C’est… Ce qu’on fait quand quelqu’un meurt : on creuse un trou dans le sol et on le met dedans.
— Comme quand mon poisson, il nageait plus ? Papa, il a fait un trou dans le jardin… Il savait pas que je l’ai vu…

    A la simple évocation de son père, les yeux de la petite fille se remplirent de larmes. Cyrié la prit dans les bras pour la réconforter et lui caressa doucement les cheveux.

— Oui, c’est comme pour ton poisson… soupira le vampire.

    Il lui fallut un long moment pour expliquer la situation à Andora. C’était à elle de prendre la décision de se rendre, ou non, aux funérailles de ses parents… Mais elle était si jeune… Comprenait-elle réellement l’importance que cela pouvait avoir ? Serait-elle prête à ressentir une nouvelle fois autant de chagrin ? Mais cette fois, sans Cyrié à ses côtés. Les familles des deux défunts tenteraient assurément d’attirer la fillette entre leurs griffes, ce serait pour eux un ultime coup de grâce porté à ses parents.
    L’enfant parut tout de même saisir ce que le vampire lui apprenait et ce que cela pouvait impliquer.

— Je veux y aller… sanglota-t-elle d’une petite voix, en larmes.
— D’accord… Helluard ! appela l’immortel.

    L’un des chiens Basker approcha. Contrairement à ceux de ses frères et sœurs, ses yeux étaient marrons. Il fallait les observer très attentivement pour y déceler la teinte rouge qu’ils auraient dû arborer, caractéristique de ces créatures. Associée à sa taille moyenne et au reste de son apparence, l’animal pourrait très aisément passer pour un chien tout à fait ordinaire.

— Andora, je te présente Helluard. Il t’emmènera là-bas et te ramènera quand tu voudras rentrer.
— Non ! Je veux y aller avec toi ! pleura la fillette.
— Oh, moi aussi je voudrais… Mais je ne peux pas, c’est pendant la journée, je ne peux pas sortir.
— Mais ici, tu peux, même si il fait jour…
— Je te l’ai dit : ici, ce n’est pas pareil, ce n’est pas le soleil.
— Ah oui…

    De nouvelles larmes se mirent à rouler le long de ses joues. Non seulement, elle se retrouverait à nouveau face à ses défunts parents, mais en plus, Cyrié, la seule personne sur qui elle pouvait à présent compter, ne serait pas là pour la protéger ou la réconforter. Le vampire ne pouvait que comprendre et partager la peine de la petite fille. Il essuya doucement l’une de ses joues et reprit ses explications :

— Quand tu seras là-bas, Helluard restera dans le coin. Il se cachera un peu, pour éviter qu’il n’y ait trop de monde qui le voit, mais tu n’auras pas à t’inquiéter, il sera là. Et dès que voudras revenir ici, tu auras juste à t’éloigner des autres, et il te rejoindra.
— Pourquoi il va se cacher ?
— Parce que certains pourraient avoir peur en voyant un chien comme lui, tout seul. Ils risqueraient de croire qu’il veut les attaquer, et le chasseraient.
— Mais il veut pas les attaquer !
— Non, il ne veut pas. Il est gentil Helluard, affirma Cyrié en caressant le chien.
— … Tu seras là quand je reviens ?
— Oui, bien sûr. Par contre, je serais en train de dormir, comme les autres jours.

    Andora lança un regard au chien Basker, puis baissa les yeux, chagrinée. Le vampire n’eut aucun mal à en comprendre la raison : en quittant le lieu de l’enterrement, elle serait à nouveau seule.

— Si tu veux, je peux demander à Ultimécia si elle peut venir ici. Vous passeriez la journée toutes les deux.

    La petite fille hocha la tête. Elle appréciait la jeune femme, et cela lui éviterait d’être seule jusqu’au réveil de Cyrié, sans le quitter pour autant.

    Le lendemain, Andora avait du mal à ne pas pleurer. Ultimécia avait immédiatement accepté de lui tenir compagnie, elle se trouvait donc déjà au Désert des Dam-nés lorsqu’Helluard téléporta la petite sur le lieu des funérailles. Les chiens Basker possédaient tous quelques pouvoirs, mais comme, aux yeux de tous, ils ne vivaient qu’au travers de légendes effrayantes, personne ne perçut ou ne reconnut le pouvoir qui amena Andora et le canidé.
    La fillette enlaça Helluard et rejoignit le cortège. Une grande partie de sa famille et des amis de ses parents étaient déjà sur place. A peine arrivée, l’enfant fut assaillie de questions sur l’endroit d’où elle venait, sur la personne qui s’occupait d’elle, ou de ce qu’il s’était passé. Cyrié l’avait avertie que cela risquait d’arriver, et lui avait rappelé qu’elle ne devait, en aucun cas, dévoiler d’information le concernant, lui, ou le Désert et ses habitants. Andora resta donc muette. Elle n’était de toute façon pas encline à parler à qui que ce soit. Prononcer le moindre mot la faisait fondre en larmes. La pauvre enfant ne désirait qu’une seule chose : ses parents.
    Durant les funérailles, elle demeura seule, restant sourde à toutes les horreurs que lui racontèrent les familles de ses parents. Elles voulaient l’attirer à elles, en vain. Tout cela ne fit que l’accabler encore d’avantage. Les amis de ses parents tentèrent de mettre fin à ces harcèlements, mais ils furent rapidement rappelés à l’ordre : ils n’étaient que des connaissances des défunts, ils n’étaient donc pas en droit de reprocher quoique ce soit aux personnes qui leurs étaient liés par le sang. Les obsèques semblèrent interminables. Une fois les deux cercueils mis en terre, les invités se retirèrent les uns après les autres. Andora s’éclipsa discrètement pour rejoindre Helluard, qui la raccompagna au Désert des Dam-nés. Ultimécia les accueillit chaleureusement. La petite fille se rua dans sans bras, où elle laissa éclater son chagrin immense. Assister aux funérailles de ses parents avait accru sa tristesse, le comportement des aïeux également, mais à aucun moment elle ne regretta de s’y être rendue, au contraire, elle était reconnaissante envers Cyrié de le lui avoir proposé.

    Le temps passa. Le vampire s’occupait très bien d’Andora, qui avait recommencé à sourire et à rire. Ultimécia les rejoignait régulièrement. Une nuit, alors que la fillette était déjà endormie, les deux amoureux s’assirent côte à côte, au sommet de la grotte.

— J’ai vu que tu lui avais fait des couettes ? fit remarquer l’immortel.
— Oui, c’est elle qui me l’a demandé.
— Elle doit beaucoup t’apprécier… Il n’y avait que sa mère qui avait le droit de lui en faire.
— Ah oui ? J’ai droit à un joli privilège alors.
— Oui, plaisanta le vampire.
— … Tu en es où dans tes recherches ? questionna la jeune femme, plus grave.
— Ca n’avance pas vraiment, répondit Cyrié, après un soupir. Le problème, c’est que, je ne peux pas la confier à n’importe qui, mais les seules personnes en qui je sais que je peux avoir confiance, c’est des amis à moi, donc… Ils risqueraient de subir le même sort que ses parents… Andora n’a pas besoin de revivre ça…
— Non, c’est sûr… Si tu veux, j’ai des amis qui pourraient peut-être l’adopter… hésita Ultimécia.
— C’est vrai ?
— Oui. Je sais que pendant un moment, ils ont voulu adopter, mais ils n’ont jamais franchi le pas.
— Et tu sais pourquoi ?
— Ca devait être trop dur pour eux d’admettre qu’ils n’auraient plus d’enfants… Ils ont un fils, mais l’accouchement s’est très mal passé, alors…
— Je vois… Tu les connais depuis longtemps ?
— Depuis un moment, oui. On s’est rencontré quand on était en cours. Millénias les connaît aussi un peu.
— Millénias ? Donc, ce sont des anges ?
— Oui.
— Et tu crois qu’ils accepteraient de prendre une petite démone ?
— Oui, je pense qu’il n’y aura pas de soucis, ils sont assez ouverts avec ça.
— Comment ils s’appellent ?
— Castel et Althéa.
— Mmh… fit le vampire, songeur.
— Normalement, je les vois dans quelques jours, tu veux que je leur parle un peu d’Andora ?
— Oui, mais ne leur donne pas trop de détails, on ne sait jamais…
— Oui, oui, ne t’inquiète pas.
— Merci…
— Il n’y a pas de quoi.

    Ultimécia se blottit contre son bien-aimé. Elle savait ce que traversait Andora et voulait l’aider à se sortir de cette situation.

— Pourquoi tu ne m’as pas parlé d’eux plus tôt ?
— Parce que je ne voulais pas jouer les opportunistes… Je me suis dit que tu voudrais surement chercher un peu par toi-même, et que je t’en parlerais si tu ne trouvais pas.
— Pas faux…

    Le couple resta un instant silencieux, pensif. Puis, la jeune femme reprit timidement la parole :

— Et tu as des nouvelles de Vick et Kardè ?
— Non, toujours pas… De Lestat non plus d’ailleurs…
— Lestat ? Lui aussi il a disparu ?
— Oui…
— Mais depuis quand ?
— Depuis le début de la semaine…
— Mais pourquoi tu ne me l’as pas dit ?!
— …

    Pour seule réponse, le vampire se contenta de hausser les épaules.

— Ca fait combien de temps maintenant pour Vick et Kardè ?
— Ils ont disparu juste après l’enterrement des parents d’Andora, donc… Un peu plus de deux mois…
— Deux mois… reprit Ultimécia, consternée. Et… Tu es sûr que…
— Oui. Je sais qu’ils sont encore en vie, j’arrive encore à sentir leur présence, mais… C’est juste que je n’arrive pas à savoir où ils sont… Par contre, avec Andora, je ne peux pas essayer de les retrouver moi-même, si jamais il m’arrivait quelque chose, il n’y aurait plus personne pour s’occuper d’elle, donc j’ai demandé à Spargas de mener les recherches pour moi, mais du coup… C’est lui qui se met en danger à ma place… Ah, j’ai horreur de ça ! ragea le vampire en se tenant le visage.

    Ultimécia compatissait sincèrement et voulut le réconforter, mais, alors qu’elle cherchait ses mots, il reprit :

— Il a fallut que ça tombe à ce moment-là… déplora-t-il.
— Tu parles de quoi ? Des parents d’Andora ou de Vick et Kardè ?
— Oh, les deux, soupira le vampire en laissant retomber sa main et en détournant la tête.
— Tu ne regrettes quand même pas d’avoir accepté de t’occuper d’elle ?!
— Non, non, pas du tout ! C’est juste que… Je ne peux pas m’occuper d’elle et des vampires en même temps, et voilà le résultat : il y en a trois qui ont disparu, et Spargas prend des risques alors que ce n’est pas à lui de le faire…

     La jeune femme enlaça tendrement son bien-aimé. Elle savait qu’aucune de ses paroles ne pourraient lui apporter le soutien dont il avait besoin. Il culpabilisait de devoir envoyer Spargas sur le terrain, dans les conditions du moment, sans pouvoir agir de lui-même. Si son second subissait le même sort que ses congénères, Cyrié serait anéanti.

    Une semaine plus tard, Ultimécia sonna à la porte de ses amis. Elle était accompagnée d’un homme élancé, vêtu d’un long manteau noir, cintré, très élégant, au col large. Son œil droit était masqué par un cache-œil attaché par une fine lanière d’un côté, et de deux de l’autre ; le gauche, lui, était d’un bleu relativement foncé et terne. Pour compléter sa tenue, l’homme avait également revêtu des gants de cuir et un large chapeau. Habillé de la sorte, il était impossible de reconnaître Cyrié. Il avait camouflé sa cicatrice sous une fine couche de maquillage, et s’était copieusement nourri avant de quitter le Désert des Dam-nés, ce qui redonnait quelques couleurs à son teint et lui permettait d’atténuer légèrement la froideur de sa peau.
    Un autre homme ouvrit la porte. Il semblait plus jeune que le vampire, et était, lui aussi, de corpulence fine, les cheveux courts et bruns. Il fit entrer le couple, embrassant amicalement Ultimécia. A l’intérieur, une femme les accueillit, nerveuse. Elle parvint à peine à les saluer. Pour détendre un peu l’atmosphère, la Triplée fit les présentations :

— Je vous présente Seal. Seal, Castel et Althéa.

    Ce surnom était celui que les parents d’Andora employaient pour désigner Cyrié lorsqu’ils ne devaient pas dévoiler sa véritable identité. Le vampire et sa compagne avaient estimé qu’il serait plus simple, et moins déroutant pour la fillette, de continuer à utiliser ce pseudonyme.

— Je vous débarrasse ? invita Althéa d’une voix peu assurée.

    Les deux invités retirèrent leur manteau et les lui donnèrent. La tenue de l’homme était on ne pouvait plus singulière : ses vêtements, une chemise en soie, de couleur bordeaux, très raffinée, recouverte d’un gilet de satin noir, sans manches, finement brodé et d’une écharpe blanche, elle aussi en soie, créaient un parfait mélange entre ceux d’un aventurier, et d’un poète du siècle passé. Les hôtes convièrent leurs invités à s’asseoir. Ils s’installèrent d’un côté de la grande table qui se trouvait près de la porte d’entrée. Les amis d’Ultimécia se placèrent en face d’eux, anxieux.

— Heu… On peut vous servir un café ou quelque chose ? proposa timidement Castel.
— Non merci, répondit Cyrié.

    Sa réponse, et le ton qu’il avait utilisé, peu avenant, accentuèrent les inquiétudes de ses hôtes. Leur rencontre ne débutait pas sous les meilleurs auspices. Le vampire ne souhaitait pas se montrer froid ou désagréable, mais il se méfiait. Depuis de nombreux siècles, il avait pris l’habitude de ne pas accorder sa confiance trop facilement, pour sa propre sécurité, mais cette fois, c’était celle d’Andora qui était en jeu, il se montrait donc encore plus méfiant. De plus, il prenait garde à ne pas dévoiler ses crocs lorsqu’il s’exprimait, ce qui renforçait cette impression d’hostilité.

— Si on abordait tout de suite le sujet ? suggéra la Triplée.

    Elle pressentait que de parler de l’enfant détendrait ses amis, et que Cyrié leur semblerait plus amical. Ce dernier acquiesça et débuta la discussion :

— Donc vous seriez prêts à prendre Andora en charge ?
— Heu, oui, répondit timidement Castel.
— … Ultimécia m’a dit que vous aviez déjà entamé des démarches d’adoption, sans jamais donner suite ?
— Oui…
— Pourquoi ne pas être allés jusqu’au bout ?

    Cette question fit doucement sursauter Ultimécia. Elle jeta un regard furtif à son compagnon. Il connaissait déjà la réponse, alors pourquoi les pousser à la lui réexposer ? Il était bien placé pour connaître la peine que le couple pouvait ressentir, pourquoi les obliger à la leur rappeler ? En réalité, le vampire avait volontairement abordé ce sujet sensible. Il voulait pouvoir juger de leur réaction, de leur honnêteté et de leurs sentiments. Castel et Althéa furent désarçonnés par cette question. Ils n’avaient jamais imaginé que leur invité se montrerait si direct sur ce sujet. Ils échangèrent un regard surpris et triste, puis, tout en baissant les yeux, la femme commença à se justifier :

— Heu… On a un fils, Ethan, et… L’accouchement s’est très mal passé…

    Sa voix se serrait, elle avait du mal à s’exprimer. Pour la soutenir, Castel posa la main sur celle de son épouse. Il partageait son chagrin et sa détresse.

— Althéa a dû être opérée, continua-t-il, alors… A chaque fois qu’on a voulu adopter… Ca nous rappelait qu’on n’aurait plus jamais d’enfant, biologiquement… C’est… Quelque chose de vraiment dur à supporter…

    Cyrié acquiesça. La douleur de ne pas pouvoir concevoir d’enfant lui ne lui était pas étrangère, surtout depuis qu’Ultimécia et lui étaient ensembles.

— Et en quoi ce serait différent cette fois ? continua le vampire.
— Parce que, on a été vraiment touché par l’histoire de cette petite. On voudrait vraiment l’aider, expliqua Castel.
— Que vous a raconté Ultimécia exactement ?
— Heu… Que la petite avait perdu ses parents, qu’ils avaient fait une mauvaise rencontre, et que, depuis, c’est vous qui vous occupiez d’elle, mais que ça ne pouvait être que temporaire, à cause de votre travail… Que ça peut être dangereux pour elle et que vous voyagez beaucoup entre les trois mondes…

    Encore une fois, le vampire acquiesça. Ultimécia et lui s’étaient mis d’accord sur l’histoire qu’elle raconterait à ses amis. Il ne fallait pas les effrayer, mais sans leur mentir pour autant.

— Il y a d’autres enfants qui ont vécu ce genre de choses. Pourquoi elle plutôt qu’une autre ?
— Heu… Je ne sais pas… Comme on a déjà un peu parlé d’elle avec Ultimécia, on a l’impression d’être déjà proche d’elle.
— Mhm… Et votre fils, il n’est pas là ?
— Non, là, il termine ses études pour être chasseur de primes, et il va bientôt commencer à travailler, répondit Althéa, soudain plus à son aise.

    La Triplée se raidit légèrement à l’évocation du futur métier d’Ethan. Elle n’avait pas abordé le sujet avec Cyrié et craignait qu’il prenne mal la nouvelle. A sa grande surprise, il n’eut aucune réaction et continua à être attentif aux différentes réponses que le couple lui fournissait.

— Pourquoi avoir choisi cette branche ? L’appât du gain ?
— Non, non, pas du tout ! Depuis qu’il est petit, il veut protéger tout le monde et arrêter les méchants, le contredit l’hôtesse, en imitant un enfant.
— Les groupes d’intervention aussi le font, fit remarquer le vampire.
— Oui, mais ils ne font pas que ça, donc ça l’attirait moins.
— Chasseur de primes… Un métier dangereux…
— Oh, il n’y a pas vraiment à s’en faire, ils ne vont pas envoyer un jeune sur le terrain si ça risque d’être vraiment dangereux.

    Althéa était très fière de son fils. Parler de lui la faisait sourire et lui redonnait de l’assurance, à tel point qu’elle oublia la timidité que lui inspirait cet homme étrange qui se tenait devant elle. Cyrié, lui, soupira légèrement, avec un léger rictus au coin des lèvres. Il avait déjà affronté tant de chasseurs de primes… Si l’amie d’Ultimécia savait le nombre de jeunes recrues qui étaient tombées face à lui… Elle pouvait paraître crédule de penser de la sorte, mais cela faisait parti des propagandes des chasseurs de primes, personne ne les remettait en cause… Tout simplement parce que beaucoup d’éléments concernant ce métier étaient tenus secrets, et les seuls à les connaître n’étaient autres que les chasseurs de primes, eux-mêmes. Il n’aurait pas été dans leur intérêt d’ébruiter leurs véritables activités. Cyrié resta toutefois muet sur ce sujet. Après tout, à quoi bon ? Ni Castel, ni Althéa ne l’auraient cru.

— Et lui, qu’est-ce qu’il pense de tout ça ?
— Il serait vraiment ravi d’avoir une petite sœur.

    Le vampire acquiesça à nouveau et resta un instant silencieux, pensif. Son hôtesse rassembla tout son courage pour interrompre les réflexions de son invité :

— Heu… Est-ce que vous auriez une photo d’elle ? demanda-t-elle timidement.
— Oui…

    Cyrié sortit une petite photo de l’une de ses poches. Il la regarda un instant, puis la tendit au couple. Elle représentait Andora, sur un fond de verdure, ses cheveux châtains clairs formaient deux grandes couettes, sur le haut de sa tête – une coiffure que seule sa mère était autorisée à lui faire – ses yeux pétillaient, et elle souriait d’un sourire franc et sincère. Elle était réellement heureuse sur cette photo, cela ce voyait.

— Oh, elle est vraiment craquante ! s’émerveilla Althéa. Elle a l’air adorable…
— Oh oui, elle l’est, s’attendrit l’immortel.
— Elle a l’air un peu malicieuse aussi, non ? nota Castel.
— Oui. Elle a… Son petit caractère, plaisanta l’invité.
— Elle date de quand cette photo ? Ils changent tellement vite à cet âge…
— Oh… Elle a plusieurs mois déjà… Ses parents étaient encore en vie à ce moment-là… C’est eux qui l’ont prise d’ailleurs…
— Oh…

    Ce sujet assombrit un peu Cyrié, qui se sentait toujours coupable. La discussion continua une bonne partie de la nuit, le vampire rassemblant un maximum d’informations sur les potentiels parents adoptifs d’Andora, qui, eux, se renseignant sur l’enfant. Tout se déroula à merveille, Castel et Althéa ayant finalement réussi à se détendre.
    L’heure avancée poussa Cyrié et Ultimécia à quitter les lieux. Ils avaient eu beaucoup de chance qu’aucun chasseur de primes ne repère la présence du vampire, il valait mieux ne pas mettre les amis de la jeune femme en danger plus longtemps. Pour ne pas éveiller de soupçons ou de questions, ce fut elle qui les téléporta au Désert des Dam-nés, en faisant un petit détour par sa taverne, pour s’assurer que personne ne les suive.
    Une fois arrivés, tous deux se dirigèrent vers la chambre de Cyrié. Andora n’était pas là, il n’avait pas voulu la laisser seule. A peine entré, le vampire retira son chapeau et se dirigea vers son bureau. Il y déposa son couvre-chef et y plaça ses gants et son cache-œil.

— Désolée, j’avais complètement oublié de te prévenir pour Ethan, s’excusa Ultimécia, un peu faussement, pendant que son compagnon retirait ces artifices.
— Pourquoi j’ai comme l’impression que c’était un oubli volontaire ? fit judicieusement remarquer Cyrié, avec un large sourire.
— Ca l’était peut-être un peu, admit la jeune femme, amusée d’avoir été aussi facilement et rapidement percée à jour.

    Le couple se mit à rire doucement.

— Ce n’est pas grave, j’étais déjà au courant de toute façon, la rassura son bien-aimé, en s’avançant vers la porte qui se trouvait à l’opposé de l’entrée – sa salle de bain.
— Comment ça « tu étais déjà au courant » ?! s’étonna Ultimécia, stupéfaite.
— Ben oui, tu crois quoi ? Quand tu m’as dit qui ils étaient, j’ai mené ma petite enquête. Je n’allais quand même pas accepter d’aller chez n’importe qui, sans me renseigner avant, fanfaronna Cyrié, fier de son effet.

    Puis il pénétra dans la pièce, rapidement rejoint par sa compagne, qui s’appuya contre l’encadrement de la porte. En face de celle-ci se trouvait une petite armoire, à côté de laquelle trônait une grande baignoire accueillante, qui se prolongeait jusqu’au mur suivant. En face, on pouvait observer un grand plan de travail, sous lequel d’autres rangements avaient été installés. Au-dessus du lavabo, on avait accroché un miroir, qui remplissait quasiment tout le mur. Tout comme la chambre, cette salle de bain était très sobre, mais raffinée. L’immortel retira la lentille colorée qu’il avait placée sur son œil gauche.

— Alors ? Comment tu les as trouvés ? s’inquiéta la jeune femme, soudain beaucoup plus sérieuse.
— Oh, ils ont l’air gentil…
— … Mais… ? continua Ultimécia face au silence insistant du vampire.
— Mais… Je ne sais pas si je leur laisserai Andora… Il faut encore que je réfléchisse un peu…
— C’est une décision importante…
— Oui…

    Le couple resta un moment pensif, chacun perdu dans ses propres pensées. Cyrié commença à retirer le maquillage qu’il avait utilisé pour dissimuler sa cicatrice.

— De toute façon, même si je décidai de la leur confier, ce ne serait pas pour tout de suite.
— Quoi ?!
— Oui. Si je décidais d’accepter, je dis bien « si », je voudrais d’abord qu’on organise une nouvelle rencontre, avec Andora cette fois, c’est quand même elle la principale concernée. En fonction de comment ça se passe, on verra pour une période d’essai, et, uniquement après ça, s’ils me conviennent et si c’est le souhait d’Andora, j’accepterai qu’ils l’adoptent. Mais pas avant.

    Le visage du vampire avait retrouvé son aspect originel. Il le rinça et se saisit d’une douce serviette blanche pour l’essuyer lorsqu’Ultimécia lui demanda une petite précision :

— Et tu penses avoir besoin de combien de temps ? Parce qu’ils risquent de me poser la question, je voudrais bien savoir quoi leur répondre… A peu près…
— Oh, quelques nuits, pas plus.
— D’accord…

    L’idée de faire attendre ses amis ne l’enchantait pas, mais les plans de son bien-aimé se justifiaient : il était normal que l’enfant ait son mot à dire, il s’agissait de son avenir après tout. Il n’était pas étonnant non plus que Cyrié n’accorde pas sa confiance trop facilement. Il jeta observa son reflet, pour s’assurer d’avoir retiré tous ses artifices, et se dirigea vers la porte, tout en se passant la main dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu – le chapeau qu’il avait porté les avait fait retomber.

— Bon… Je vais chercher Andora.
— Tu ne te changes pas ?
— Non, c’est bon. Je préfère aller la chercher le plus vite possible. Je voulais juste avoir une tête plus reconnaissable, elle risquait de prendre peur sinon.
— D’accord.
— Je n’en ai pas pour longtemps.

    Les amoureux s’embrassèrent, puis Cyrié se volatilisa dans une danse de flammes.

    On frappa à l’entrée d’une grande maison cossue. Spargas vint ouvrir et étouffa un rire en voyant son visiteur.

— Pas de commentaires, l’avertit Cyrié, avec un large sourire.
— Je n’ai rien dit.

    Le vampire aux cheveux châtains céda la place à son aîné qui entra immédiatement. Il aurait été dangereux de le laisser rester à l’extérieur. Les deux compères restèrent silencieux, mais on sentait bien que le propriétaire des lieux se retenait d’éclater de rire. Au moment-même où il referma la porte, Lucrécia arriva pour accueillir, à son tour, le Leader. Elle, ne fit pas tant de manières et se mit à pouffer joyeusement. Cyrié ne le prit pas mal, et tous les trois partagèrent ce petit moment de détente – peu commun en ces temps difficiles.

— Mais c’est quoi cette tenue ? le taquina la vampire.
— Quoi ? Il fallait que je sois cohérent avec ce qu’on a raconté aux amis d’Ultimécia. Je n’allais quand même pas y aller habillé comme d’habitude.
— C’est sûr…
— Et comment ça s’est passé ?
— Oh, plutôt bien.
— Tu vas leur confier Andora alors ?
— Je n’en sais rien… Je n’ai pas encore pris de décision pour l’instant.

    Le couple acquiesça. Ils tentaient de s’imaginer à la place de leur congénère. Décider ou non de remettre la fillette aux soins de personnes qu’il venait de rencontrer n’était pas un choix à prendre à la légère.

— Tout s’est bien passé ?
— Ah oui, pas de soucis, répondit l’immortelle, attendrie. Elle t’a réclamé pendant un petit moment, mais finalement… Elle était plutôt bien avec nous.
— Elle s’est endormie facilement ?
— Lucrécia est restée avec elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme, ça la rassurait.

    Les trois amis se rendirent auprès de l’enfant assoupie. Elle avait été installée dans la chambre d’amis ; une pièce relativement grande qui comprenait un bureau, en face de l’entrée, une armoire, appuyée au mur adjacent, et un lit pour une personne, juste à côté de la porte, contre la cloison. L’enfant dormait paisiblement, tout en serrant sa peluche favorite – un carré de tissu écru très doux, surmonté d’une tête de mouton tout aussi duveteuse. Cyrié avait été obligé d’attendre un certain temps avant de pouvoir aller récupérer le jouet. Une enquête avait été ouverte après la mort des parents d’Andora, mais fut rapidement close après qu’on ait appris que les responsables n’étaient autres que des chasseurs de primes. Malgré cela, la maison était restée sous surveillance durant un long moment. Les responsables du massacre s’attendaient à ce que le vampire se rende sur les lieux et espéraient pouvoir le capturer à ce moment-là. L’immortel connaissait bien les pratiques de ses ennemis, il avait donc patienté jusqu’à ce qu’ils se lassent et quittent les environs, pour vider la maison et placer tout ce qu’elle contenait en sécurité.
    Cyrié s’agenouilla à côté du lit.

— On a remis ses affaires dans le sac, précisa Lucrécia, en désignant le sac à dos aux pieds de son Leader.
— Ah oui, merci.

    Il se saisit de l’une des bretelles et le prit sur l’épaule. Ensuite, il retira doucement le drap qui recouvrait l’enfant et plaça la main sur son dos. Andora fut immédiatement secouée d’un frisson et entrouvrit les yeux.

— Cyrié… ? marmonna-t-elle.
— Oui. Excuse-moi, je ne voulais pas te réveiller.
— On rentre à la maison ?
— Oui, on rentre au Désert.

    Encore endormie, la fillette se glissa au bord du lit et se blottit contre le vampire, qui la prit délicatement dans les bras. Il se releva et regarda l’enfant, attendri. Spargas et Lucrécia, sur le pas de la porte, faisaient de même. L’homme caressa le bras de sa compagne. Le couple échangea un regard et un sourire amoureux. Ils avaient adoré cette soirée qui leur avait donné l’illusion d’être parents, et étaient ravis de voir Cyrié, ce vampire réputé pour être un monstre sanguinaire, se montrer aussi délicat avec elle… Mais très vite, ils réalisèrent que cela resterait à jamais une illusion : les vampires ne pouvaient pas avoir d’enfant.

— Merci de l’avoir gardée, murmura le Leader.
— Il n’y a pas de quoi, c’était vraiment un plaisir. Elle est adorable, répondit joyeusement Lucrécia, tout aussi discrètement pour ne pas réveiller la petite.

    L’aîné des vampires se volatilisa avec Andora et réapparut au Désert des Dam-nés. Il la recoucha et elle repartit immédiatement au pays des songes, tandis que Cyrié lui caressait les cheveux pour lui montrer qu’elle n’était pas seule.

    Une semaine plus tard, rendez-vous avait été pris avec Castel et Althéa. Le vampire avait estimé qu’une nouvelle rencontre, en compagnie d’Andora, était envisageable, et avait demandé à sa bien-aimée de leur transmettre le message. Il était en train de se préparer, sous les yeux de l’enfant, assise sur le rebord du plan de travail de la salle de bain. Ses vêtements rappelaient énormément ceux qu’il avait portés lors de sa première visite au couple. Andora balançait les jambes devant elle, tout en observant attentivement ce que faisait son protecteur.

— Cyrié ? Ils sont gentils les gens qu’on va voir ? s’inquiéta la petite.
— Oui. Tu sais, ils sont amis avec Ultimécia, donc, s’ils n’étaient pas gentils, elle ne serait pas amie avec eux.
— D’accord… Hey, hey ! Ultimécia, c’est ton amoureuse ? demanda joyeusement la fillette.
— O… Oui, c’est mon amoureuse, avoua Cyrié avec un sourire radieux, sur le point rougir.
— Alors, vous allez vous marier et avoir pleins d’enfants ? s’enthousiasma Andora.
— … Non, ça, par contre, ça n’arrivera pas… s’assombrit le vampire tristement.
— Pourquoi ? Elle ne veut pas Ultimécia ?
— Oh, si, je pense qu’elle accepterait sans problème, mais… Ce serait trop dangereux pour elle…
— Pourquoi ?
— … Parce qu’ils y a de méchantes personnes qui n’aiment pas les vampires et qui veulent leur faire du mal, mais, ils ont trop peur pour le faire, donc ils s’en prennent à ceux qu’on aime.
— Mais pourquoi ? Ils ont rien fait de mal !
— Non, c’est vrai, ils n’ont rien fait de mal, mais c’est plus facile et ça nous rend triste, donc, eux, ils sont contents…
— Mais ils sont méchants !
— Oui… Ils sont méchants…

    Cyrié s’interrompit dans sa préparation et se perdit dans ses pensées. Les chasseurs de primes avaient déjà fait tant de mal autour de lui. Et ses amis qui avaient disparu et dont il n’avait pas de nouvelles… Spargas ne parvenait pas à retrouver leur trace lui non plus.

— C’est parce que c’est ton amoureuse que je peux te dire Cyrié quand elle est là, et pas Seal ?
— Oui, c’est pour ça. Et c’est pour ça aussi que je ne me déguise pas devant elle.
— D’accord…

    Une fois la lentille colorée en place, le teint légèrement teinté et la cicatrice masquée, le vampire se saisit du cache-œil, qui l’attendait patiemment.

— Tu restes avec moi après, hein ? s’inquiéta Andora.
— Oui, bien sûr, je ne vais pas te laisser toute seule. Et tu sais, Ultimécia aussi, elle sera là, continua-t-il en vérifiant les dernières retouches apportées à son apparence.
— Ah oui ?
— Oui.

    La petite fille était enchantée d’apprendre que la jeune femme les accompagnerait. Elle l’appréciait beaucoup. Cyrié prit l’enfant dans les bras et sortit de la salle de bain.

— Elle ne devrait pas tarder à arriver.

    Arrivés à proximité du bureau, sur lequel reposaient les gants blancs et le chapeau du vampire, ainsi que deux manteaux et trois grandes bouteilles en verre foncé, le vampire reposa Andora au sol, et lui rappela ses dernières recommandations :

— Tu n’oublieras pas, après, il ne faut pas parler…
— … Il ne faut pas parler d’ici, des chiens, de toi ou des vampires, le coupa l’enfant, comme si elle récitait une leçon apprise par cœur. Je sais.
— Désolé, c’était pour être sûr que tu t’en souviennes.
— Ben oui je m’en souviens…
— C’est bien.

    A cet instant, on frappa à la porte.

— Oui, entre.

    Ultimécia entra dans la pièce.

— Désolée, je voulais venir plus tôt, mais Millénias n’a pas réussi à se libérer comme prévu.
— Ne t’inquiète pas, on n’est de loin pas en retard.
— Je sais, mais j’aurais voulu venir un peu en avance.

    La jeune femme embrassa son compagnon et salua l’enfant. Cyrié ouvrit l’une des bouteilles qui se trouvaient sur le bureau et commença à boire.

— Tu bois quoi ?
— Du sang.
— Beurk !
— Je suis un vampire, je ne peux rien boire d’autre, s’amusa l’immortel.
— Beurk quand même !

    Autant de spontanéité et de sincérité égayait le couple, qui sourit tendrement. Cyrié termina rapidement la première bouteille et ouvrit la suivante. Après en avoir avalé quelques gorgées, Andora commenta une nouvelle fois :

— Papa et maman, ils m’ont toujours dit que c’était pas poli de boire à la bouteille.

    Le vampire faillit s’étouffer, ce qui ne manqua pas de faire rire l’enfant et Ultimécia. Lui-même affichait un large sourire :

— Tu sais, il n’y a que moi qui vais en boire, donc ce n’est pas grave.

    Il ne lui fallut que pas plus d’une minute pour vider les trois récipients, après quoi, l’immortel proposa de quitter les lieux. Il prit le petit manteau qui se trouvait sur le bureau et s’approcha d’Andora, qui recula.

— Non, c’est moi qui le fais ! Je suis grande.
— D’accord, d’accord, s’attendrit Cyrié. Je voulais être sûr que tu n’aies pas froid.

    Le vampire lui tendit le vêtement, qu’elle enfila avec l’habileté touchante d’une enfant de son âge. Le couple la regarda faire, sous le charme. Elle parvint tout de même à l’enfiler et leva la tête, très fière d’elle. Son protecteur s’agenouilla devant elle, la réajusta un peu et la boutonna.

— T’as vu ? Je l’ai mis toute seule.
— Oui, c’est bien ma chérie. Tu es une grande.

    Une fois la fillette apprêtée, ce fut au tour de Cyrié de terminer sa préparation. Il enfila ses gants de cuir, son large manteau, et se coiffa d’un chapeau, surmonté d’une magnifique plume blanche.

— Tu es beau, s’émerveilla Andora, les yeux pétillants.
— Merci.

    L’immortel s’approcha de l’enfant et tendit la main vers Ultimécia pour l’inviter à faire de même. Elle n’avait pas fait de remarque, mais elle partageait l’avis de la petite. La fillette recula légèrement. Elle fixait le grand lit, tendue.

— Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta son gardien, sur un ton réconfortant.
— Heu… Je peux prendre mon doudou ? demanda la fillette, la voix serrée et la tête baissée.
— Mais oui, bien sûr. J’allais te le proposer.

    Soudain, l’expression d’Andora se fit joyeuse et souriante. Elle courut vers le lit et prit le tissu à tête de mouton qu’elle avait emmené chez Spargas et Lucrécia. L’enfant serra sa peluche dans les bras et revint vers Cyrié. Il la porta et Ultimécia les envoya tous les trois devant la maison de ses amis.
    La soirée se passa à merveille. La présence de l’enfant permit de détendre l’atmosphère. Castel et Althéa étaient conquis, mais la décision de leur laisser ou non la garde de la petite ne leur appartenait pas, ils devaient convaincre Cyrié et Andora, tout en restant eux-mêmes. L’heure avançant, la fillette commença à s’endormir, mais elle refusa le confort du lit ou du canapé qu’on lui proposa, préférant les genoux et les bras de son protecteur.
    Durant les nuits qui suivirent, le vampire eut de longues discussions avec sa petite protégée. Il voulait connaître son ressenti vis-à-vis du couple, mais également, s’assurer qu’elle avait bel et bien compris tout ce qu’il se passait et ce qui allait advenir.

    Peu de temps après cette deuxième entrevue, Cyrié remplit des papiers temporaires concernant la garde d’Andora. Pour les deux mois qui allaient suivre, elle vivrait avec Castel et Althéa, et si l’expérience s’avérait concluante, cette situation deviendrait permanente. L’enfant eut beaucoup de mal à quitter les bras du vampire lorsqu’il la leur confia, elle avait peur qu’il ne revienne plus jamais. Après de longs et difficiles au revoir, il finit par repartir – il fallait laisser une chance aux amis d’Ultimécia. Cette dernière avait assisté à la scène, tout en restant à distance. Elle raccompagna son bien-aimé au Désert des Dam-nés et l’observa retirer ses artifices, silencieuse. Après que Cyrié eut retrouvé son visage originel, il s’appuya contre le chambranle de porte de sa salle de bain, et contempla sa chambre en soupirant. Sa dulcinée vint derrière lui et lui caressa le dos d’une main, l’épaule de l’autre. Ils échangèrent un regard. Lui, semblait triste et perdu dans ses pensées, mais lui adressa un petit sourire rassurant, elle, s’inquiétait pour lui. Puis, le vampire détourna à nouveau le regard vers la pièce, devant eux, en prenant la main de sa bien-aimée dans la sienne et en s’appuyant contre elle.

— Ca va aller ? demanda Ultimécia.
— Oui, oui, ne t’inquiète pas. C’est juste que… Je me disais que ça va me paraître bien calme ici, maintenant.
— C’est vrai, oui… Mais dis-toi que tu vas pouvoir reprendre ta vie normale, tu vas de nouveau pouvoir faire ce que tu veux pendant la nuit, sans avoir à faire attention à ne pas faire trop de bruit… Et tu vas retrouver ton lit aussi, plaisanta doucement la jeune femme.
— Oh, ça va faire du bien ça.
— Ben quoi ? Il est bien ton canapé.
— Oui, mais entre ça et la pierre… Il y a plus confortable quand même.

    Ce sujet un peu plus léger égaya un peu l’immortel.

— Tu vas pouvoir essayer de retrouver ceux qui ont disparu aussi… reprit Ultimécia, plus grave.
— Non, pas tout de suite.
— Quoi ? Pourquoi ?
— Parce que, là, Castel et Althéa n’ont la garde d’Andora que pour les deux prochains mois. Si jamais il m’arrive quelque chose, ou si je disparais aussi, qu’est-ce qu’il va lui arriver après ça ? Je ne pourrai pas la récupérer, et eux, ils ne pourraient pas la garder vu que je ne serais pas là pour remplir les papiers définitifs. Elle risquerait d’être placée ou confiée à ses oncles et tantes... Et il faut aussi que je puisse y aller, si jamais elle a besoin de moi...
— Donc tu vas faire quoi en attendant ? Tu vas rester là, à ne rien faire ?
— Oui, je n’ai pas le choix… Je vais essayer de retrouver la trace de ceux qui ont disparu d’ici, mais ça m’étonnerait que ce soit possible… Et de nouveau proposer aux autres de venir ici, ils seraient plus en sécurité. Maintenant qu’Andora n’est plus là, ça ne devrait plus leur poser trop de problème…
— Parce que ça les dérangeait qu’elle le soit ?
— Non, ce n’est pas ça… Ils ne le diront jamais, mais, je sais que quand ils venaient et qu’elle était là, ils avaient l’impression de déranger. C’est pour ça qu’ils ne sont quasiment pas venus ces derniers temps… J’espère juste qu’il n’y en aura pas d’autres qui disparaîtront d’ici que je puisse vraiment commencer les recherches…

    Ultimécia sentait que son compagnon se faisait énormément de soucis pour ses congénères. Il était leur chef, donc il se considérait comme responsable d’eux, de leur santé et de leur bien-être. Être obliger de rester inactif face à leur absence si soudaine ne lui plaisait absolument pas.

    Le temps passa. Quelques nuits après que Cyrié ait confié Andora à Castel et Althéa, Spargas disparut à son tour, très rapidement suivi de Lucian. Seuls Lucrécia et Clayde répondaient toujours à l’appel. Leur Leader était désespéré. Les siens s’évanouissaient dans l’inconnu, les uns après les autres, et il ne pouvait rien faire pour eux.

suite en double post (désolée aux modos, je n'avais pas le choix, le chapitre est trop long sinon, il y a trop de caractères pour l'écrire en un seul post xD


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#323 2013-10-12 15:31:29

ultimecia
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Re: Les Histoires des Ténèbres

suite

La fin de la période d’essai qu’il avait accordée à Castel et Althéa toucha à sa fin. Andora n’avait pas fait appel à lui pour lui demander de la récupérer, ce qui le ravit. Une nouvelle fois, le vampire se vêtit à la manière d’un poète aventurier d’autrefois, et camoufla les signes physiques qui pouvaient trahir sa véritable identité. Ultimécia l’accompagna à nouveau, elle avait très envie de revoir la fillette avec qui elle avait eu l’occasion de tisser des liens – après tout, c’était elle qui s’occupait de la petite durant la journée, et leur passé les rapprochait.
    A peine étaient-ils arrivés qu’Andora courut dans les bras de Cyrié :

— Seal ! l’accueillit-elle
— Hey, doucement, l’avertit gentiment le vampire en s’agenouillant pour l’enlacer à son tour.

    Chacun profita de cette longue étreinte.

— Hey, tu viens voir ma chambre ?! l’invita la fillette en le tirant par la main.
— Attends un peu, je n’ai même pas encore dit bonsoir.

    L’empressement de l’enfant, déjà en pyjama et prête à aller se coucher, amusa les quatre adultes, qui sourirent. L’immortel se releva et salua ses hôtes, puis Andora revint à la charge. Cyrié finit par céder et la suivit jusqu’à la pièce, tout au bout du long couloir qui faisait face à l’entrée. Juste devant la porte, à la perpendiculaire du mur, se trouvait le lit de la petite fille. De l’autre côté, une armoire contenait toutes ses affaires, et, à côté de l’entrée, on avait placé un petit bureau. Toute la chambre était décorée dans des tons roses et très enfantins. La fillette avait beaucoup de place pour s’amuser dans la pièce. Elle courut entre le lit et l’armoire, comme pour montrer l’espace dont elle disposait.

— Wah, c’est une vraie chambre de princesse, fit remarquer le vampire.
— Oui, tu as vu ? Et Althéa, elle a dit qu’on va acheter plein de grands coussins pour mettre ici, comme ça, je pourrai inviter mes copines et on sera bien.
— C’est une bonne idée ça, tu penseras à la remercier.
— Oui !

    Puis, Cyrié observa le mobilier un peu plus en détail.

— Je les connais ces meubles…
— Oui, c’est ceux que j’avais chez papa et maman. Castel et Althéa m’ont demandé si je voulais ceux-là ou si j’en voulais des nouveaux, mais moi ils me plaisent ceux-là, je n’en voulais pas d’autres.
— Le bureau, il est nouveau par contre.
— Oui ! C’est parce que je vais bientôt aller à la grande école !
— C’est vrai…

    C’est alors qu’il remarqua un petit cadre, posé sur le bureau. Son expression changea et s’attrista légèrement. Le vampire s’approcha doucement et prit l’objet pour le regarder. Une photo représentant Andora, entourée de ses parents avait été encadrée et placée là. La dernière fois que Cyrié l’avait vue, elle était au sol, dans l’entrée de la maison dévastée par les chasseurs de primes, le verre avait été brisé et le cadre très abîmé.

— Castel, il a changé ce qu’il y avait autour de la photo, et Althéa, elle m’a dit de la mettre là, que comme ça, c’est comme si papa et maman ils me surveillaient quand je ferais mes devoirs, et j’oublierai pas comment ils sont… Mais moi, je ne vais pas les oublier…
— Oh, tu sais, avec le temps, tu risquerais d’oublier certains détails. Ils ont bien fait d’y penser.
— …

    La petite regardait tristement le cliché. Elle lui rappelait la perte de ses parents et le vide qu’ils avaient laissé.

— Et toi, ça te fait plaisir qu’elle soit là cette photo ?
— Oui !

    Sentant que la réponse était sincère, Cyrié acquiesça d’un hochement de tête et reposa le cadre à sa place.

— Il y en a une autre à côté de mon lit, reprit l’enfant. Althéa, elle a dit que, comme ça, c’est comme si ils étaient à côté de moi quand je dors. Je fais pas de cauchemars comme ça.

    L’immortel jeta un rapide coup d’œil sur la table de chevet. En effet, un autre cadre, avec la photo des parents d’Andora, dans les bras l’un de l’autre, se trouvait à côté de la petite lampe de chevet, à l’abat-jour rose, tourné vers le lit. Le vampire demeura un instant sur place, silencieux, puis s’avança et s’assit au bord du matelas.

— Viens un peu par là, il faut qu’on discute, invita-t-il avec un petit geste de la main à côté de lui.

    La fillette s’exécuta immédiatement, légèrement anxieuse. Cyrié attendit encore un instant, puis commença :

— Je vais te poser une question, très importante, et je voudrais que tu réfléchisses bien avant de répondre, d’accord ?
— Oui.
— Est-ce que tu veux rester ici, avec Castel et Althéa, ou est-ce que tu préfères revenir avec moi, et que j’essaie de trouver d’autres personnes avec qui tu pourrais aller vivre ?

    Comme Cyrié le lui avait demandé, Andora prit le temps de la réflexion, baissant le regard pour se concentrer d’avantage. Mais elle n’était pas sûre d’avoir tout compris :

— Si je reste ici, je ne te verrai plus jamais ?
— Oh, bien sûr que si, tu me verras encore. Comme quand tu étais avec tes parents.
— D’accord…
— Par contre, si tu reviens avec moi, tu risques de ne plus revoir Castel et Althéa, l’avertit le vampire.

    Cette remarque choqua quelque peu l’enfant, qui n’avait pas pensé à cela. Elle réfléchit encore un moment, puis finit par répondre, un peu tristement :

— Je veux rester avec Castel et Althéa.
— Oui ?
— Oui, ils sont gentils.
— D’accord… Je vais faire ce qu’il faut pour que tu puisses rester dans ce cas.
— … Tu es fâché ? s’inquiéta la fillette, la voix légèrement serrée.

    La question et l’expression de la petite étonnèrent l’immortel.

— Mais non voyons. Pourquoi je serais fâché ?
— Parce que je veux rester avec eux, et pas revenir avec toi…
— Oh, ma puce, sourit le vampire, sous le charme. Je ne vais pas être fâché pour ça. Depuis le début, on était bien d’accord : tu restais avec moi, le temps que je trouve des gens avec qui tu pourrais vivre. Si tu es heureuse avec eux, et qu’ils s’occupent bien de toi, moi je suis content.
— C’est vrai ? demanda Andora, rassurée.
— Oui, bien sûr. Tu ne pouvais pas rester avec moi pour toujours. Je ne peux pas m’occuper de toi pendant la journée, ce n’est pas drôle pour toi. Et il faut que tu ailles à l’école, que tu te fasses de nouvelles copines, des copains… Et qu’il y ait toujours quelqu’un avec toi, et pas juste pendant la nuit. Moi, je ne pouvais pas faire tout ça, ça n’aurait pas été bien pour toi.
— Alors, t’es pas fâché, hein ?
— Non, je ne suis pas fâché.

    Pour la rassurer encore un peu plus, Cyrié souleva la fillette, la reposa sur ses genoux, et lui embrassa les cheveux en la serrant contre lui. Andora était heureuse et soulagée. Ils profitèrent tous les deux de ce moment… L’un des derniers qu’ils pourraient passer en tête à tête. Jusqu’à ce qu’on frappe à la porte. Celle-ci s’entrebâilla et la tête d’Ultimécia se faufila dans la chambre.

— Je peux entrer ?
— Oui, regarde ! s’exclama la petite, un large sourire aux lèvres, en sautant des genoux de Cyrié pour courir vers sa compagne et la tirer, elle aussi, par le bras. Tu as vu ? Elle est belle ma chambre, hein ?
— Oui, elle est belle, répondit la jeune femme en regardant autour d’elle.
— Et avec Althéa, on va acheter des coussins pour quand mes copines elles viendront !
— C’est sympa ça.

    Le vampire, toujours assis sur le lit, observa la scène, attendrit par Andora. Sa fraîcheur et son naturel allaient beaucoup lui manquer. Elle était si attachante ! Alors que l’enfant présentait et commentait toute sa décoration, Castel et Althéa arrivèrent à leur tour.

— C’est l’heure d’aller te coucher.
— Oh non, ils viennent d’arriver !
— Oui, mais il est tard, fit remarquer le père adoptif, tu devrais déjà dormir depuis un moment.
— Mais Castel…
— … Fais ce qu’ils te disent, Andora, la coupa gentiment Cyrié.
— D’accord, céda la petite.

    Elle avança, un peu à contrecœur, vers son lit, alors que le vampire se leva. Juste avant d’y arriver, la fillette s’arrêta.

— Seal, il peut me border ?

    Ce dernier échangea un regard avec les amis d’Ultimécia.

— S’il est d’accord, oui, bien sûr.
— Oui.

    Tous les adultes, hormis Cyrié, souhaitèrent une bonne nuit à Andora, puis quittèrent la pièce. Le vampire se chargea de la coucher confortablement, et lui embrassa le front. Ultimécia était restée sur le pas de la porte pour les regarder. Au moment où son compagnon allait se relever, Andora le retint :

— Seal…
— Oui ?

    Elle lui fit signe d’approcher, et lui chuchota quelque chose à l’oreille. Il rit doucement, avant de lui murmurer :

— Je vais leur demander, on va voir si c’est possible.
— Merci !
— Mais maintenant, il faut dormir, il est tard.
— Oui.

    Cyrié lui déposa un nouveau baiser sur les cheveux et quitta doucement la pièce. Au moment de franchir la porte, il se retourna et vit la fillette s’enfoncer encore un peu sous ses couvertures.

— Fais de beaux rêves.

    Puis, il éteignit la lumière et ferma le battant derrière lui. Le vampire passa la main dans le dos d’Ultimécia, et ils échangèrent un sourire, avant de rejoindre les amis de la jeune femme, dans le salon, à l’autre bout du couloir.
    La période d’essai que Cyrié leur avait accordée l’avait convaincu. Elle était heureuse, et, visiblement, ils lui apportaient tout ce dont elle avait besoin. Il remplit donc tous les papiers nécessaires pour leur confier la garde définitive de l’enfant. Une dernière signature, à l’encre rouge foncée, puis il reposa son stylo à plume, vérifia une dernière fois que tout était en ordre, et regroupa les feuilles.

— Voilà, je crois que c’est bon…

    Castel et Althéa étaient ravis, et attendaient avec impatience de pouvoir, enfin, tenir les papiers entre leurs mains. L’immortel observa une dernière fois le petit tas, puis le tendit au couple.

— Je tiens juste à attirer votre attention sur le petit paragraphe que j’ai rajouté : si jamais, pour une raison ou pour une autre, j’apprends qu’Andora n’est pas heureuse, ou que ça se passe mal, je me réservé le droit de la récupérer.
— Oui, d’accord.
— J’espère que ça n’arrivera pas.
— On l’espère aussi.

    Cyrié acquiesça.

— … Heu… Une dernière chose.
— Oui ?
— Ses parents l’avait inscrite à un centre draconique, et, elle aimait vraiment y aller. Elle voudrait savoir si elle peut y retourner, mais elle n’osait pas vous le demander. Les anges n’aiment pas vraiment les dragons en général.
— Oh, heu… Je pense que ça peut se faire, oui…
— Merci pour elle. Je vous ferai parvenir les coordonnées.

    L’immortel jeta un regard à Ultimécia, puis tous deux prirent congé de leurs hôtes. De retour au Désert des Dam-nés, le vampire se dirige immédiatement vers son lit, et se laissa tomber en travers du matelas, jetant son chapeau et son cache-œil à côté de lui. Il resta ainsi, les yeux fermés, soupirant de temps à autre. Sa dulcinée le rejoignit, et s’installa à côté de lui, en appui sur un coude.

— Voilà, c’est fait…
— Oui…
— Ca va aller ?
— Oui… fit tristement l’immortel, en rouvrant les yeux. Je pensais aux parents d’Andora, de ce qu’ils penseraient de tout ça… Qu’est-ce qu’ils penseraient de Castel et Althéa ? Est-ce qu’ils seraient d’accord avec le choix que j’ai fait ?
— … Ce sont des gens biens, ils s’occuperont bien d’elle, donc… Je pense qu’ils approuveraient… Enfin… Je ne les connaissais pas, donc…
— Mmh…

    Cyrié ne pouvait qu’espérer que ce soit la vérité et qu’il n’aurait pas à regretter cette décision. Confier la garde de la fillette aux amis de sa bien-aimée revenait à exécuter la dernière volonté de ses parents. Par cet acte, le vampire leur faisait ses adieux.

* Note: Normalement, le nom "Désert des Dam-nés" ne contient pas de tiret, mais j'ai été obligée d'en mettre un à cause de la censure du forum :s


Il était long ce chapitre xD (26 pages quand même), donc, le suivant n'arrivera que dans 3 semaines voire un mois ;) (ben oui, il faut me laisser le temps d'écrire, vous me rattrapez vite à ce rythme xD)

4 – Seul et unique

Dernière modification par ultimecia (2013-11-18 15:34:30)


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#324 2013-10-12 17:18:31

clicou
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Re: Les Histoires des Ténèbres

ça pour être long, il est long ^^

J'adore la petite, elle est vraiment trop chou, ça va faire vide sans elle ...
Ulti était présente discrètement dans celui-là ^^

Bon ben à dans un mois alors ^^


Présente très sporadiquement ... comme beaucoup j'imagine
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#325 2013-10-12 17:25:52

ultimecia
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Gardienne de PoneyVallée
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Re: Les Histoires des Ténèbres

Rapide à venir dis donc :D!

Oui, j'avais pas mal galéré sur celui-là de chapitre ^^'
Quand ils commencent à être trop longs, j'ai tendance à décrocher ^^'

On s'y attache vite à Andora, hein ^^? Elle rappelle un peu sa propre enfance à Ulti, donc forcément, elle se sent assez proche d'elle.

Il n'est pas mignon aussi Cyrié en papa de remplacement xD?


Vous aimez les histoires fantastiques? Venez lire ceci ;) Bonne lecture ^^
On n'est pas là que pour payer!!!
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