Quelqu'un veut relancer ce RPG? 8)

[Ça répond à vos questions ? Je suis prête à reprendre le RPG ^^ ]


Renka était un homme passif et doux. Il avait rarement des envies de meurtres envers les autres, il ne tuerait que si l'autre personne l'agressait véritablement et, même là, il faudrait qu'il trouve la force d'assassiner l'autre de sang froid, autant physiquement que mentalement. Dans les deux cas, ce n'était pas gagné. Puis, soyons franc, quel chance avait un homme qui passait 70% de sa vie en fauteuil roulant d'échapper à un meurtrier bien décidé à l'abattre ? Dans un sens, son espérance de vie était aussi grande que celle de son animal. Renka se demandait vaguement si Tobias le protégerait en cas d'incidents du genre mais il ne lui demanderait jamais de jouer les gardes du corps avec lui. Il savait que cela avait été dur pour le jeune homme d'être arraché à tout ce qu'il aimait des Bas-Fonds - même pour son bien - alors il n'allait pas en rajouter. Il n'était pas si sadique. Voir pas du tout, à vrai dire. Renka n'avait jamais pensé que, un jour, il prendrait un Animal. Durant de longues années, il avait été amoureux de Charles et de seulement lui mais quand il avait comprit que cet amour était à sens unique, que son coeur s'était coupé en morceaux, que son petit monde s'était effondré et que sa santé avait recommencé à chuter, il n'avait pas voulu tomber amoureux de qui que ce soit d'autre et donc encore moins prendre un Animal pour se soulager. Il ne voulait pas contraindre quelqu'un à exercer ses moindres volontés sans affection ni amour. Il n'avait prit Tobias avec lui que parce que c'était la seule manière de lui éviter la peine de mort.

Il fixa Tobias de ses grands yeux alors que ce dernier le regardait aussi, s'étant finalement tourner vers lui.
-Se sont les seules choses que je peux t'offrir et je te les dois bien, répondit-il simplement toujours de sa voix douce et calme, fluette.
Renka s'en voulait un peu d'avoir contraint Tobias à revivre de mauvais souvenirs à Eos mais il n'aurait pas pu le laisser s'enfuir. De part car Tobias n'aurait jamais atteint les portes de la cité en un seul morceau - et s'il y était arrivé, il aurait été rattrapé et gravement puni par la suite, si ce n'est pas tué - car la sécurité avait été renforcé depuis ses 14 ans et d'une autre part Renka, bien qu'il ne porte pas le prédécesseur de Charles dans son coeur particulièrement, il ne pouvait se rendre complice d'une évasion et ne pouvait se permettre de laisser aller l'assassin d'Eddark partir, c'était son devoir envers sa cité et rien d'autre. Il n'appuyait pas du tout ce qu'avait pu faire Eddark à Tobias mais n'approuvait pas plus son assassinat. Renka préférait prôner la non-violence et son utilisation lorsqu'elle était vraiment nécessaire.

-Je suis désolé, murmura-t-il, je ne crois pas que tu pourras récupérer tes autres vêtements : Les médecins ont crut à des risques de contamination à cause des tissus imprégnés de gazs. Je ne pense pas qu'il te les redonneront et que tu pourras porter de tels vêtements à l'avenir... Il laissa Tobias digérer l'information quelques instants avant de poursuivre. Il me semblait que ce pantalon semblait un peu petit, aussi... Des nouveaux vêtements pour toi arriveront sûrement demain, j'essaierai de t'avoir des choses un peu plus... hum, ses joues rosirent un peu, couvrants. Mais je doute qu'ils te fourniront autre chose que du cuir, des strings, des chemisiers transparents et des trucs moulants. Ce n'est pas moi qui s'occupe du garde-de-robe. Encore désolé.
Il se mordit la lèvre.
-Non, pas de perquisition. J'ai appelé les secours et je t'ai fais directement monté à bord, personne n'a eut le temps de vérifier où tu habitais ou de fouiller. Je ne sais pas s'ils le feront mais, pour tout te dire, je pense que, peu importe ce qu'ils auraient trouvé, tu n'aurais rien pu récupérer, autant pour les risques de contamination que pour des excuses bidons uniquement destinées à t'en faire baver.
Renka préférait ne rien cacher. Il savait comment les choses fonctionnaient et il savait aussi que, à Éos, on ne portait pas l'assassin d'Eddark particulièrement dans son coeur. À défaut de ne pouvoir le tuer comme il était devenir l'animal de Renka, les gens feraient tout leur possible pour l'embêter (en ne lui redonnant pas ses affaires, ne lui donnant accès qu'à du linge indécent et etc.) tout en espérant que Renka le faisait bien souffrir dans leur intimité. Peu importe que Renka paraisse faible, les gens croyaient sûrement qu'il engageait des gens pour maintenir et maîtriser Tobias à sa place... Quoi qu'il en soit, Renka préférait ne pas trop y penser.
-En quoi tout cela t'amuse ? finit-il par demander en détournant légèrement les yeux, presque gêné de la question, ayant entendu toute l'amusement que contenait la voix de Tobias.

Au moins, Tobias n'avait plus cette tête d'enterrement qu'il avait plus tôt. Cela réjouissait Renka qui ne souhaitait pas passer les prochaines années de sa vie à entendre Tobias se morfondre. Il ferait son possible pour que la vie du jeune homme ne soit pas trop pénible.

-Je... ferai mon possible, dit-il simplement en faisant tourner les roues de son fauteuil pour faire à son tour dos au superbe couché de soleil et suivre son Animal des yeux jusqu'au canapé.
La demande le surpris.
-Charles est mon meilleur ami, admit-il, je pense que je pourrais t'avoir une audience, mais pourquoi veux-tu lui parler ? Il me faut le savoir pour t'obtenir cette audience. Charles est très occupé en tant que Blondie et il dit souvent qu'il n'a pas de temps à perdre avec des enfantillages pouvant être réglé par des niveaux plus bas d'autorité que lui. De plus, il est assez fasciné par son nouvel Animal qui lui prend beaucoup de son précieux temps, maintenant...


Posant ses mains sur ses genoux, il inspira profondément.
- Tu crois que je pourrais obtenir une audience avec Charles? Avec la sécurité qu'il faut et même des menottes si ils le veulent. J'aimerai vraiment lui parler., le questionna-t-il.

Dernière modification par pensina (2015-04-11 03:41:55)

La vie à Eos n'avait rien de bien enviable à celle qu'il avait mené à Céres, loin de là. A choisir entre la liberté et le confort des murs de la tour des Blondies, le choix de Tobias était fait. Cet endroit lui rappelait bien trop d'anciens souvenirs qu'il pensait estompés depuis toutes ces années. Pourtant tout semblait lui rappeler Eddark, ici: les murs blancs, les appartements dénués de décoration, l'attitude des gens envers les animaux. Même Renka semblait ressembler à l'ancien chef des Blondies, par certains côtés. S'il s'était résout à devenir son animal, il ne serait ni son garde du corps, ni sa baby-sitter. Lui avoir sauvé la vie était un moment de faiblesse. Cependant, il fallait reconnaître que Renka avait été stupide de sortir ainsi à Céres, en sachant qu'une crise pouvait arriver à tout moment. Les prochaines fois, Tobias ne serait pas là pour l'éloigner des tueurs des rues, affâmés au point de voir en Renka un morceau de viande de premier choix. Il ne jouerait pas ce rôle, qu'importe si on lui demandait ou non.

Pour s'enfuir de nouveau, le jeune brun ne comptait pas sur Renka: celui-ci n'aurait pas le courage de braver les autorités en lui remettant sa liberté. S'il devait la reprendre un jour, avant de mourrir, ce serait par ses propres moyens. Après tout, il avait réussi une première fois. Malgré des mesures renforcées, il y avait forcément une faille dans le système, comme toujours.

Ses mains s'emparèrent du pantalon de cuir noir que Renka lui avait passé et tentèrent de l'étirer. Bonsang, mais même avec vingt kilogrammes de moins, il ne rentrerait pas dedans! Il haussa un sourcil sarcastique face à l'observation de son nouveau maître. Bien entendu. Chacun allait y aller de son petit plaisir pour tenter d'ennuyer l'assassin de Lord Eddark. Le priver de vêtements était l'une de ces petites choses qu'ils pouvaient se permettre. Il aurait du s'y attendre.
- Parceque tu vas devoir me supporter nu ou en string à longueur de journée dans ton appartement. Je doute que l'un comme l'autre, nous apprécions cette situation, fit-il observer.
- Et bien, j'imagine que je parviendrais à me procurer moi-même de tels vêtements, convenables. Ils doivent se trouver sur le Marché Noir. Tu n'auras qu'à me passer un peu d'argent et autoriser mon capteur à m'y rendre. Ce n'est pas comme si ce marché n'était pas surveillé par les Blondies.

Les bras repliés sur la rambarde du balcon, Tobias observa l'horizon. Seul le bruit des roues du fauteuil roulant de Renka attièrent son attention. Afin de répondre au mieux aux interrogations du noble, le jeune brun réfléchit quelques instants.
- Je suis certain qu'il souhaiterait me rencontrer. D'autant que je connais le Secret de Jupiter. Je souhaite négocier ma rétention ici, dit-il simplement.
Avoir été le jouet sexuel d'Eddark pendant des années avait eu son petit avantage. Le Blondie en chef s'avérait assez bavard sur la couette pendant l'acte. Une chance pour Tobias.

Laissant son nouveau maître réfléchir, il s'éloigna du balcon.
- Les médicaments m'épuisent. Je vais aller dormir, si ça ne te dérange pas., fit-il avant de s'éclipser à l'intérieur de l'appartement, sans attendre sa réponse.

Dernière modification par transparente (2015-04-16 21:29:39)

Un léger sourire ironique étira les lèvres de Tobias au moment où Renka aborda l'extrème maigreur de son corps et le tableau désolant de son corps s'il ne portait qu'un simple string tout au long de la journée. A vrai dire, voir son nouveau maître dans un tel accoutrement serait assez incongru pour lui soutirer un rire. Il était rare qu'un Blondie ou un membre de la noblesse enlève ses vêtements, généralement de longues tuniques uniformes, si ce n'est pour partager quelques heures d'ébats avec leurs Animaux.
- Ce serait un spectacle curieux, je ne suis pas sur que je l'apprécierai, fit-il, cyniquement.


Le marché noir de la ville avait longtemps été l'un des terrains de jeu préféré de l'Animal lorsqu'il n'était qu'un adolescent. Cela constituait en effet les seules sorties qu'Eddark lui autorisait, trois fois par semaine à raison d'une après-midi à chaque fois. Dans cet endroit sombre et vicieux, il n'était plus le jeune Tobias, le favori du Chef des Blondies, mais l'adolescent qui prenait sa part dans les marchés, jusqu'à y gagner parfois de nouveaux vêtements. Ces derniers, il les portait lorsqu'il se trouvait seul dans les grands appartements de son Maître, au sommet culminant d'Eos, d'où l'on pouvait apercevoir la totalité du pays lors des beaux jours. Le soir, il enlevait ses nouvelles trouvailles et les dissimulaient dans une bouche d'aération, dans la salle d'eau du loft.
- Ma réputation ne peut guère être pire. Ce n'est pas le cas de la tienne. Cependant, puisque tu y tiens, lorsque tu seras au Marché Noir, trouve le "Gnome" et annonce-lui que je suis de retour. Il te trouvera des vêtements rapidement, lui conseilla-t-il.

Le Secret de Jupiter pourrait mettre à mal l'organisation politique du pays et Tobias le savait. La connaissance qu'il en avait était pour le moment sa seule issue de secours.
- Tu devines bien, initia-t-il.
- Charles ne me rendra pas ma liberté, un idiot pourrait le prédire, tant qu'il en a le choix, fit-il avant de partir de la véranda, après avoir annoncé qu'il allait se coucher, suite aux médicaments.

Ayant une peur bleue de dormir de nouveau dans l'un des lits réservés aux Animaux, le sofa lui parût être la meilleure option qui lui restait, afin d'avoir un semblant de sommeil paisible. Depuis qu'il avait quitté l'Académie, près de 14 ans auparavant, Tobias avait toujours eu un sommeil perturbé, rempli des images d'Eddark le possédant et lui faisant subir toutes sortes de supplices. Même une fois qu'il eut gagné sa liberté, ces cauchemards continuaient de le réveiller continuellement et souvent, il hurlait dans la nuit.

Ce fut le cas cette nuit-ci. A une heure particulièrement avancée - des rayons du soleil perçait déjà l'atmosphère au loin - un long hurlement de douleur et de souffrance s'échappa de ses lèvres. Rapidement, il se retrouva au sol, ne supportant plus la texture luxueuse du sofa, haletant sous la peur et tremblant de tout son corps. Rampant à quatre pattes, il se roula au sol, tenant sa tête entre ses mains en hurlant la souffrance qu'il ressentait, comme un animal blessé.

Désolé, je viens seulement de voir

La ville d'Eos et ses habitants soulevaient le coeur de Tobias, et ce depuis qu'il était arrivé dans les appartements d'Eddark, tout en haut de la Tour, et qu'il s'était posé sur le balcon, après que son nouveau Maître lui ait offert une cigarette pour l'amadouer. De cette balustrade plongeant dans le vie, la ville et ses lumières s'étiraient sous ses pieds, avant que n'arrive les ténèbres de Céres à l'horizon. Pour la première fois de sa vie, il avait vu ce monde divisé en deux: celui, propre sur lui et oppulent, d'Eos et la misère de Céres. L'adolescent s'était senti comme un rat: comme tous ces habitants du bidonville, il n'était qu'un jouet aux mains du Blondie, qui se faisait un devoir de le lui rappeller, à chaque fois qu'il venait en lui, comme on le ferait dans un objet sans âme. Lorsqu'il était exhibé, aussi nu qu'il pouvait l'être, devant les regards verreux et cupides des hommes d'Eos, son dégoût d'un tel monde, si aseptisé en surface mais si noir profondément, s'était aiguisé. L'idée même de les fréquenter le dégoûtait de lui-même. Alors, le Marché Noir où l'avait emmené Eddark dès qu'il eut 12 ans lui avait vendu du rêve. Là-bas, personne ne se cache: tout y est crapuleux de nature. Les gens qui y travaillent se pissent dessus sans même faire croire qu'il pleut. Ce monde lui avait offert une certaine liberté, conditionnelle, et c'est là qu'il avait pu se procurer de quoi s'enfuir. Le Marché Noir regorgeait d'objets en toute sorte dont la provenance même est inconnue. Etait-ce cependant un milieu moins recommandable que celui d'Eos. Pour Tobias, la question avait lieu d'être.

- Les gens ont déjà peur de moi, Renka, qu'importe ce que tu feras. Autorise-moi à aller au Marché Noir dès que Blondinet t'en donnera le droit et tout ira pour le mieux,, fit-il, désabusé.
- Une boutique normale ne te fournira pas de vêtements appropriés. Tous savent que je t'appartiens, aucun ne souhaitera que cette humiliation se termine, fit-il en montrant le string ridicule qu'il portait, seul le Gnome t'en fournira, de bonne qualité et bon marché, sans poser de questions, tant que tu le payes et lui annonce pour qui tu viens. Il pourra même les offrir, il me doit un service rendu, il y a longtemps. Quant à t'accompagner, non merci, conclut-il sans plus de mot, une expression de dégoût au visage.



Il ne voyait qu'une seule chose: la folie grandissante des yeux de son Maître alors que celui-ci atteignait le paroxisme en lui. Son torse était aussi lacéré qu'il pouvait l'être et de vielles cicatrices dorsales s'étaient rouvertes sur la morsure du fouet. De larges bandes de sang coulaient donc sur ses flancs, tandis que le Blondie s'écrasait sur lui dans un dernier soupir. Sa tête le lançait: il lui semblait que son Maître lui avait brutalement cogné la tête contre la tête de lit, sans qu'il n'en soit certain. Alors qu'il laissa échapper un gémissement de douleur, une sensation familière, douloureuse et aigûe, s'empara de son membre. Son propriétaire avait activé le bijou qu'il y portait, comme marque de son appartenance. La douleur augmentait graduellement, de sorte à ce qu'il ne put retenir une grimace.
[Maître] - Tu n'es qu'un animal, un rien, un meuble. Une telle chose ne fait pas de bruit, grogna celui-ci avant de sortir une plance de bois et de l'appliquer de manière violente sur le postérieur de l'Animal, qui serra si fort les dents pour ne pas grincher qu'il en eut mal à la mâchoire. Après cela, le Maître l'attacha au lit qu'il occupait, écartant au maximum ses bras et ses jambes, dans une position des plus douloureuses. Après avoir appliqué un objet visant à l'élargir pour leurs prochains ébats, il activa de nouveau le bijou porté, avant de souhaiter une bonne nuit à son Animal.

Tobias hurla de nouveau alors que la scène se rejouait dans son esprit. Il ressentait l'étirement de ses membres, la douleur de son corps, les draps collés à ses plaies ouvertes qu'Eddark arrachait brutalement avant de le punir pour les avoir salis le lendemain matin. D'un geste violent, il rejeta Renka, qui l'avait prit dans ses bras, sans prendre garde à son handicap. Alors ses yeux s'ouvrirent brutalement: Tobias subissait l'une de ses crises traumatiques, suite à un cauchemard. En voyant son propriétaire contre le mur, il comprit l'énormité de sa faute et se débarrassa du seul vêtement qu'il portait, avant d'ouvrir les cuisses, s'offrant face à lui. De larges larmes coulaient le long de ses joues alors qu'il tentait de balbutier des excuses vis-à-vis de son "Maître". Le brun n'était plus dans son état normal, loin de là. Il était redevenu l'enfant qu'il était, neuf ans auparavant, revivant dans son esprit toutes les scènes d'Eddark, qu'il assimilait à Renka.

Eos n'avait jamais offert à Tobias que toutes ces tortures, ces humiliations incessantes et ces liens qui l'entravaient: comment pourrait-il apprécier cette ville si injuste, ou même ne pas haïr ces lieux et ses habitants? Tous ces bâtiments si propres et luxueux, ces populations aisées et bien entretenues, tout cela lui soulevait le coeur. Cérès, au contraire, malgré la misère ambiante, les maladies qui ravageaient la population et les guerres des gangs qui fournissaient chaque jour leurs victimes, lui avait offet quelque chose de bien plus précieux que le luxe et le confort: il y était un homme libre, libre de faire sa vie, de faire des choix. De ce fait, il y avait également rencontré des compagnons d'infortune, qui l'avaient accepté malgré son statut d'assassin de Blondie. Cette vie, tout aussi misérable que libérée, était ce à quoi il s'était raccroché durant ses plongées en enfer, la nuit dans ses cauchemards. En effet, son sommeil, depuis neuf ans maintenant, était peuplé d'images d'Eddark le violentant, le torturant, un sourire sadique sur le visage. Ce sont des choses que l'on ne peut pas oublier, qu'importe que l'on ait 14, 23 ou même 80 ans.

Lors de la libération de Tobias, après sa sortie de l'hôpital, un dossier médical avait été remis à Renka. Celui-ci annonçait qu'il s'agissait d'un animal de catégorie 5, particulièrement dangereux. En plus de l'assassinat envers son Maître, 9 ans plus tôt, le jeune homme souffrait d'un PTSD (ça existe vraiment, ehe), un syndrôme post-traumatique qui activait ses accès de folie, ses cauchemards, son comportement dangereux, en situation de stress. Pour cela, seule l'euthanasie de l'Animal était proposée: pourquoi soigner un Animal, qui plus est meurtrier et vieux puisqu'âgé de 23 ans?

Ses yeux s'écarquillaient d'horreur, ses pupilles se révulsaient sous ses paupières. Tout son corps tremblait et des perles de sueur glissaient sur sa peau nue. Les jointures de ses mains blanchissaient: tout son corps était tétanisé. D'où il se trouvait, Renka pouvait apercevoir les vielles cicatrices depuis longtemps refermées qui jonchaient son corps, particulièrement sur les parties privées. De chaudes larmes coulaient sur les joues de Tobias, alors qu'il continuait à balbutier des excuses vis-à-vis de son Maître, sans prendre garde à son nouveau propriétaire qui tentait de le rassurer. Lorsque les mains de celui-ci se posèrent sur lui, un sursaut le prit et il se retourna, prenant son coup entre ses mains. Durant de longues secondes, il l'empêcha de respirer, jusqu'à ce que celui-ci ne devienne mou contre lui avant d'écarquiller de nouveau les yeux. Alors, il s'enfuit à quattre pattes, comme un animal, en essayant de forcer la porte d'entrée. Les mesures de sécurités se mirent alors en marche et il s'écroula sur le sol, électrocuté par le champs de force.

Il n'y avait ni médecins ni psychologues dans les Bas-Fonds de Cérés. Si un homme subit chaque nuit les mêmes cauchemards et est pris d'accès de folie, la seule solution qui s'offre à lui est alors de s'enfermer dans son appartement, en attendant que cette crise se termine. Pour les amis les plus proches de Tobias, tout ceci n'était que la conséquence des tortures qu'il avait subi toute sa vie, il ne pouvait pas y avoir de traitements. Alors, ils le protégeaient lorsque la folie s'en prenait à lui, pour que personne ne le dérange dans ces moments douloureux. Il y avait tant de façons de mourir à Cérès qu'il serait dommage de pourrir dans un coin de rue, oublié de tous, en suppliant pour la délivrance une fois passé à tabac.

Le choc électrique l'assoma sur le coup et il tomba à terre, inconscient. Lorsque les soldats pénètrèrent dans l'appartement, ils trouvèrent le corps de l'Animal, contre la porte, et le corps de Renka, un peu plus loin. Il ne leur fallut pas longtemps pour trouver les marques des doigts de Tobias tout autour de son cou. Alors, ils prirent les dispositions d'urgence vis-à-vis de l'homme malade, afin de stabiliser son état. Renka fut rapidement installé dans son lit médical, dans sa chambre, et les soldats firent le nécessaire pour qu'il retrouve une respiration suffisante, bien que sifflante, et qu'il se repose ensuite. En raison de son état fragile, les jours suivants s'annonçaient compliqués, il en serait d'autant plus surveillé.

Tobias resta longtemps à même le sol dans le grand salon de Renka, encore inconscient. La température élevée de l'appartement, pour la santé de Renka, n'aidait pas à son état: une pellicule de transpiration le recouvrait et lui donnait la chair de poule. Le jeune homme ne sentit nullement qu'on le transporta dans une cavité et qu'on l'attacha, ni même l'administration de calmants. Il n'ouvrit les yeux que quelques heures plus tard, lorsque Renka vint le trouver. Son corps lui paraissait particulièrement lourd et ses paupières n'avaient de cesse de vouloir se fermer. Seul un grognement s'échappa de ses lèvres lorsque son propriétaire lui demanda comment il allait. Une réponse vague, en somme, à la hauteur de ses sentiments actuels. Les calmants administrés avaient eu pour but de le calmer pour le reste de la journée, afin d'être certain que rien ne se passerait aujourd'hui. Les yeux endormis, Tobias ouvrit la bouche, cependant:
- Sssss....soiffff, prononça-t-il difficilement, la langue anesthésiée.

Tout autre propriétaire d'un Animal se serait débarassé de ce dernier s'il avait tenté de toucher à ses jours, même inconsciemment. Aussi il n'y avait eu aucune étude comportementale sur les conséquences d'un tel avilissement sur des humains ayant vécu toute leur vie dans l'Académie. Certains Animaux semblaient même heureux de leur condition, pour un peu que leur maître leur offre tout ce qu'ils souhaitent, ce qui se limitaient bien souvent à de nombreux bijoux et parures, tous plus indécents les uns que les autres. Pourquoi donc se soucier de leur bien-être alors?

Tobias réagit à peine lorsque Renka le délivra de ses chaînes et laissa tomber ses bras sur le matelas qui l'entourait sans un mot. Ses épaules le faisaient souffrir, après avoir été suspendu aux murs tout au long de la nuit: une grimace déforma son visage. Tout son corps lui semblait endormi et courbaturé, en réponse aux calmants. Aussi secoua-t-il négativement la tête à la demande de son propriétaire.

Une fois Renka partit à la recherche d'une bouteille d'eau, il s'appuya sur ses mains comme il le pouvait et s'assit, s'adossant à l'une des parois de la petite pièce.
- Merci..., murmura-t-il lorsqu'il lui rapporta de quoi se désaltérer.
La prenant dans ses doigts, il en ôta le bouchon et la porta à ses lèvres. Il devait boire lentement, sans quoi son estomac ne pourrait supporter la fraicheur de l'eau. Aussi but-il, petite gorgée par petite gorgée, le liquide frais qui glissait contre ses lèvres.

Ses yeux se portèrent alors sur son propriètaire avant de se poser sur son cou. Ils s'écarquillèrent en apercevant les traces violacées qui s'y trouvaient.

Doucement, Tobias dodelina de sa tête afin d'assouplir les articulations douloureuses de sa nuque, dues à un mauvais positionnement durant le reste de la nuit. Il se redressa lentement sur les coussins, s'asseyant face à Renka en grimaçant. Son regard se baissa brièvement sur toute le tafetas qui l'entourait et il réprima un frisson à son contact. Ce confort offert aux Animaux, en parallèle de la misère de Cérès, lui rappelait sa nouvelle condition bien plus qu'il ne l'aurait voulu.

Ses sourcils se fronçèrent davantage lorsque Renka lui fit part de l'origine de ces hématomes qui couvraient une partie de son cou et il se pinça l'arête du nez, agacé de n'en avoir qu'un souvenir flou où se mélangeaient alègrement les visages du Blondie et de son ancien propriétaire. Coutummier des cauchemards durant la nuit et des ses actes de folie, Tobias évita simplement de croiser son regard, mal à l'aise.

Gardant le silence après s'être désaltéré, il haussa un sourcil lorsque le Blondie lui proposa de regarder un film. Alors qu'il était l'Animal d'Eddard, regarder de tels films étaient l'une de ses seules occupations lorsqu'il était éveillé le jour.
- Je ne préférerai pas, si tu veux bien, fit-il d'une voix donkeyéchée.

[Désolé pour le temps de réponse :B )

Ses yeux ambrés se levèrent lentement vers le Blondie, lorsque celui-ci exerça une légère pression sur son menton afin que son regard affronte le sien. Tobias eut un mouvement de recul, préférant garder une distance certaine avec Renka. Il valait mieux ne pas tenter le diable, lui-même n'était pas sur de pouvoir se contrôler indéfiniment si une nouvelle crise survenait. Ses accès de violence ne pouvaient que les blesser tous deux. Cependant, il garda le contact visuel face à son interlocuteur, conscient de la demande de ce dernier. Après avoir opiner du chef, il secoua de nouveau négativement la tête lors de la nouvelle proposition de Renka. Cela ne l'intéressait pas, visiblement.

Etendant ses jambes engourdies par les calmants, il finit par reprendre la parole.
- Raconte-moi plutôt ce qu'il s'est passé ici durant tout ce temps. Charles a-t-il un Animal, par exemple?

Je vais essayer de trouver des créneaux, mais je ne peux rien te promettre :B

Tobias grinça des dents en entendant Renka parler de l'augmentation des systèmes de sécurité à Eos depuis son évasion, il y a déjà 7 ans. Ce n'était pas une nouvelle cependant: son nouvel propriétaire le lui avait déjà annoncé et le certifiait ainsi. Cependant, aucun système n'est infaillible, malgré les progrès techniques. Le jeune homme ne perdait pas espoir sur ce plan: en infiltrant de nouveau le Marché Noir, dès qu'il en aurait l'autorisation, des informations glanées ici et là pourraient lui permettre d'établir sa fuite, prochaine ou non. Il ne resterait pas indéfiniment dans cette ville gâtée par l'opulence et le sentiment de supériorité de ses habitants.
- Aucun système n'est infaillible, Renka, puisqu'ils sont crées par des hommes. Tu le dis toi-même en nuançant cette impossibilité, fit-il, ne laissant aucune ambiguïté sur ses projets d'évasion.

Il pinça les lèvres en entendant parler du nouvel Animal du Blondie en chef. Si cela augurait du changement, Tobias ne parvenait pas à deviner ce qui se cachait derrière. Y aurait-il plus d'aide d'Eos envers Céres, par l'amour que portait Charles à son Animal? C'était ce qu'il y avait de mieux à espérer en réalité.
- Voici sans doute la seule personne que l'on m'empêchera d'approcher et de parler à Eos, alors. Ne sois content que pour Charles. Etre un Animal pour quelqu'un des bas-fonds est probablement la chose la plus avilissante qui puisse exister. Charles a-t-il pris des mesures pour vaincre tout ce qui gangrène Céres vis-à-vis de ce qu'il ressent pour ce garçon? Ce serait la moindre des choses.

C'est tranquille une semaine de 4 jours ;)
Ca fait deux mois que j'ai des semaines de 6 jours + du travail jusqu'à 23h tous les soirs!
Allez courage poulette! ♥

Je vais essayer de trouver de quoi bouger un peu nos loulous, mais l'absence des autres persos me bloque un peu :c
(Je ne serai pas là de demain matin à Vendredi soir ;))

pensina a écrit:

Valait mieux que Tobias garde Renka loin de ses idées de fuite, car la réaction du jeune homme restait imprévisible. L'ami de Charles voulait protéger son animal et il ne voudrait pas que Tobias se fasse tirer en tentant de fuir. De ce point de vu-là, peut-être tenterait-il d'empêcher Tobias de prendre la poudre d'escampette. Puis, même s'il voudrait essayer d'aider Tobias à fuir, se ne serait pas évident pour lui, car cette situation le prendrait entre deux feux. Qui choisir entre son meilleur ami, Charles, et l'homme qui lui avait probablement sauvé la vie et qu'il souhaitait protéger? Si Tobias voulait fuir et qu'il l,apprenait, il ne pourrait pas le cacher à Charles.

-Infaillible, je ne le dis pas, mais mortel, oui. Si quelqu'un réussissait à s'enfuir, sa tête serait sans aucun doute fortement mise à prix même à Cérès. Les pires gangs des Bas-Fonds pourraient se mettre à chasser cette personne : Autant pour la récompense que pour avoir quelqu'un à échanger contre l'un des leurs prisonniers.
Renka ne conseillerait à personne de sensée de tenter le diable en essayant une évasion. Trop risquée.

Entre le temps qu'il passait à subir des traitements et celui qu'il avait accordé à Tobias, il n'avait pas réellement vu Charles ces derniers jours, pour tout dire... Sur certains points, il ne pouvait même pas répondre à son animal.
-Peu de personnes souhaitent que tu les approches, en réalité, avoua-t-il après une légère hésitation, moue qu'il fit en se mordant la lèvre inférieure très légèrement.
Même les pets de l'Académie ne voulaient pas revoir Tobias qu'ils considéraient comme trop âgé maintenant en plus de dangereux. Personne ne voulait côtoyer l'assassin d'Eddark, craignant pour leur propre vie.
-Je sais que tu as connu de mauvaises expériences en tant qu'animal, mais est-ce vraiment le cas pour tout le monde? Je n'ai que mon point de vu sur lequel m'appuyé, mais la vie à Éos me semble bien, beaucoup mieux qu'à Cérès. Dieu sait que malade comme je le suis, je ne vivrais pas une semaine dans ces ruelles! Est-ce si terrible de devenir un animal? D'après ce que j'ai vu du nouveau compagnon de Charles, il était réticent au départ, mais maintenant, son regard affiche une certaine tendresse.
Il prit une pause, car il ne pouvait parler trop longtemps sans en subir les conséquences sur ses poumons fragiles, puis reprit:
-Je n,ai pas vu Charles récemment et ne suis donc pas au courant de ses plans pour Cérès. Si je le croise, je lui demanderai.